« The Witcher »
L’heroic fantasy n’est pas qu’une affaire d’hommes
Netflix dévoile ce vendredi la première saison de The Witcher, l’adaptation des romans et recueils de nouvelles d’andrzej Sapkowski, surnommé le « Tolkien polonais ». « Le plus grand défi a été de trouver, parmi les quelque 3000 pages de l’oeuvre d’andrzej Sapkowski, par où commencer pour introduire au mieux ce monde », raconte Lauren Schmidt Hissrich, aux manettes de ce projet titanesque. A l’instar de Tolkien avec la Terre du Milieu, l’auteur polonais a imaginé le Continent, un monde divisé en deux (d’un côté les Royaumes du Nord, au sud, l’empire de Nilfgaard). The Witcher suit les pérégrinations de Geralt de Riv (Henry Cavill), un puissant chasseur de monstres. Au cours de son périple, Geralt de Riv va croiser la route de deux femmes : Yennefer, une puissante magicienne (Anya Chalotra) et Cirilla de Cintra, dite Ciri, une princesse rebelle des Royaumes du Nord (Freya Allan). La première saison se concentre sur le recueil de nouvelles Le Dernier Voeu, où « on rencontre Geralt, qui semble très bien s’acquitter de sa tâche, à savoir tuer des monstres, et qui est pourtant universellement détesté, commente la scénariste. C’était un point d’entrée intéressant pour introduire ce personnage et son monde. » Ce livre raconte aussi la rencontre entre le héros et Yennefer : « Un moment que les fans attendent beaucoup ! La difficulté était d’amener Ciri dans cette histoire. »
«Fortes et indépendantes»
Ces deux personnages féminins prennent ici autant d’importance que dans les livres, sinon plus. « L’heroic fantasy a longtemps été considérée comme un genre masculin, déplore la scénariste. J’ai été surprise de voir dans les livres, écrits en Europe de l’est dans les années 1990, ces femmes fortes, puissantes et indépendantes d’esprit. Nous avons pris ces personnages tels qu’andrzej Sapkowski les a créés. Nous leur avons juste ajouté un passé plus important. » « Yennefer est un personnage iconique de la saga, perçue comme insensible, se réjouit l’actrice Anya Chalotra. Connaître son passé m’a semblé très pertinent. Lauren a une approche très intelligente des personnages. » « C’était important de voir des personnages féminins forts, qui ne servent pas juste de faire-valoir à l’histoire de Geralt, se félicite la comédienne Freya Allan. Elles ont de la profondeur, on voit vraiment qui elles sont et comment elles en sont arrivées là. »
« Nous avions besoin de connaître leurs peurs, leurs compétences pour saisir ce qu’elles sont devenues, renchérit Lauren Schmidt Hissrich. L’histoire de ces personnages féminins est aussi exaltante et importante que celles des personnages masculins. Elles ne sont pas plus importantes, mais aussi importantes, ce qui est rare dans l’heroic fantasy. »