Promesses
Cinq sportifs français dans les starting-blocks pour 2020
L’année 2019, c’est (bientôt) fini. Entre le retour de Roger Federer à Rolandgarros, le Tour de France de maboul animé par Julian Alaphilippe et Thibaut Pinot et la Coupe du monde féminine de football en France, elle aura été très correcte niveau émotions. Enfin, surtout pour une année impaire. Parce que la prochaine s’annonce grandiose. Le championnat d’europe de handball, avec des Experts qui n’ont plus gagné une grande compétition depuis 2017 (une éternité pour eux), la revanche de Pinot sur la Grande Boucle, les Bleus de Didier Deschamps à l’euro pour un double doublé historique, les JO de Tokyo… On va se régaler. Et découvrir de nouvelles têtes, encore. Focus sur cinq noms que les spécialistes connaissent déjà mais qui vont, parions-le, s’inviter dans les discussions du commun des mortels ces douze prochains mois.
> Mélanie De Jesus Dos Santos, gymnastique. Le milieu de la gym artistique est très concurrentiel. Simone Biles a ainsi décidé qu’elle gagnerait absolument tout ce qu’il y avait à gagner sur trois générations. Mais, à 22 ans, l’américaine commence à se faire vieille pour la discipline. C’est là qu’intervient Mélanie De Jesus Dos Santos. La Française de 19 ans, triple championne d’europe, doit maintenant passer au niveau planétaire. Ça s’est joué à pas grand-chose lors des derniers Mondiaux, en octobre, à Stuttgart. Alors va pour les Jeux à Tokyo. Accrocher un podium serait un exploit, certes, mais elle devrait être dans le coup. La France retiendra en tout cas cette tête sympa. Comme ça, en 2024 à Paris, tout le monde sera prévenu.
> Mathilde Gros, cyclisme sur piste. Des années qu’on la présente comme un prodige… Si le plan se déroule sans accroc, elle va exploser à la face du monde, en août, à Tokyo. La Nordiste, 20 ans, prépare ce rendez-vous depuis six ans. Mathilde Gros est multiple championne de France et double championne d’europe de keirin. Elle a aussi remporté une médaille de bronze en vitesse individuelle lors des Mondiaux l’an dernier. Du coup, objectif titre, ou podium au moins, lors des Jeux olympiques. Et pas qu’un, si possible. C’est l’avantage de la piste, il y a tellement d’épreuves qu’avec un peu de chance vous pouvez squatter les plateaux télé pendant quatre ou cinq jours d’affilée.
> David Gaudu, cyclisme. Pour les gens peu familiers de tout ce qui est grand plateau, bordure et échappées, il est, au mieux, « le gars qui roulait comme un bourrin avant l’attaque de Pinot » lors du dernier Tour. Le coureur de la FDJ, 23 ans, s’est fait un nom il y a trois ans en remportant le Tour de l’avenir, mais il a pris une autre dimension en 2019. Cinquième du général du Tour de Romandie, dont il a gagné une étape, il a flambé lors de la Grande Boucle, dans le rôle de lieutenant, en asphyxiant les favoris dans les grands cols pour ouvrir la voie à son leadeur. Son rôle sera encore primordial en 2020 pour aider Pinot à triompher enfin sur ses terres. Avant de voir plus haut. « C’est déjà un champion, ce sera un grand champion », dit de lui Pinot.
> Eduardo Camavinga, football. Le milieu du Stade Rennais, 17 ans, bat tous les records de précocité. Passé pro à 16 ans, il est le premier joueur né en 2002 à avoir disputé un match dans l’un des cinq grands championnats européens. Naturalisé français il y a quelques semaines, Camavinga va s’installer dans le paysage en 2020, comme Mbappé l’avait fait en 2017. « Il fait déjà de très belles choses avec son club, son avenir semble radieux, dit le sélectionneur, Didier Deschamps. Il est censé arriver à un moment ou à un autre avec nous. » Ce sera sûrement un peu court pour participer à l’euro avec les grands, mais il sera au pire l’un des tauliers de l’équipe de France qui va disputer les JO.
> Diane Parry, tennis. Elle n’a que 17 ans, et sera sûrement encore un peu tendre cette année, mais elle peut déjà se faire une place au sein du tennis féminin français, sinistré en simples. Victorieuse du Masters chez les juniors fin octobre, numéro un mondiale de sa catégorie, elle avait fait une courte apparition à Roland-garros en devenant la plus jeune joueuse à passer le premier tour depuis dix ans. « Je suis convaincu qu’elle peut être une très grande joueuse, assurait Julien Benneteau, le capitaine de l’équipe de France de Fed Cup. Dans un futur très proche, elle va devenir une option supplémentaire et créer une émulation dans l’équipe. » Son revers à une main, vraie rareté dans le tennis féminin, vaut à lui seul le détour.