20 Minutes (Toulouse)

Joyeusemen­t décalé

Pulls bariolés, bonnets rouges, «cerf-tête»... Quel que soit votre look pour Noël, « 20 Minutes » vous souhaite de bonnes fêtes.

- Clio Weickert

A nos lecteurs. Retrouvez votre journal «20 Minutes», le lundi 6 janvier 2020. En attendant son retour, suivez toute l’actualité sur notre site et nos applicatio­ns mobiles.

Si vous vous posiez encore la question : non, le vert ne devrait jamais se marier avec le rouge. Et non, un père Noël, un renne ou un bonhomme de neige n’ont rien à faire sur un pull ou une robe. Une simple raison de « respect de soi ». Pourtant, on célèbre désormais chaque troisième vendredi du mois de décembre (soit ce vendredi) « le pull moche ». Cette tradition anglosaxon­ne consiste à dénicher le pull le plus kitsch qui soit et à l’arborer fièrement au repas du réveillon ou à la machine à café. Mais pourquoi sauter sur l’occasion des fêtes pour se fringuer n’importe comment ?

« C’est lié à un événement précis qui est le solstice d’hiver : les jours se font plus courts, le temps est “moche”, analyse Samuel Lepastier, psychiatre et membre de la Société psychanaly­tique de Paris. On fait la fête pour se consoler au fond de l’atmosphère déprimante du temps qu’il fait. » En d’autres termes, on compense la morosité ambiante par des tricots rigolos aux mailles criardes. « C’est chouette, parce que ça donne un peu une tonalité à la saison, estime Dinah Sultan, styliste chez Peclers, une agence de conseil en tendances. C’est quand même sympa d’avoir un truc qui nous fasse marrer et qui ne soit pas que de bon goût. Ça fait du bien de lâcher prise, notamment dans le vêtement. » Le moche et l’humour nous aident aussi à faire face à nos vieux démons, qui profitent de la période des fêtes pour se rappeler à nous. « Noël est présenté comme un moment magique, de retrouvail­les… C’est vrai pour les enfants, mais beaucoup moins pour les adultes, note Samuel Lepastier. Pour beaucoup d’entre eux, il y a l’espoir de se retrouver en famille mais, en réalité, par rapport à ce qu’on attendait, on est toujours un peu déçu, et on ne retrouve pas la magie de la première enfance. » Porter un pull de Noël peut alors nous aider à « jouer à l’enfant », et à nous remémorer cette époque où tout n’était qu’insoucianc­e.

Eh oui, n’oublions pas que, pour beaucoup d’entre nous, Noël, ça craint. Donc, si l’achat d’un pull moche, la surenchère de mauvais goût et le mariage de couleurs insensé peuvent nous aider à faire passer la pilule, c’est toujours mieux que de se noyer dans du mauvais mousseux. Allez, courage, ce n’est qu’un mauvais moment à passer.

Porter un pull de Noël peut nous aider à nous remémorer l’enfance.

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Nos trois journalist­es ont le sens de la fête.
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La tradition anglo-saxonne du pull moche est célébrée le troisième vendredi de décembre. Ici, l’hommage du musée Madame Tussauds à la famille royale en 2016.

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