20 Minutes (Toulouse)

La cuisine, le Pérou en fait tout un cas

Si vous ne connaissez de la cuisine péruvienne que le ceviche, les plus belles découverte­s sont à venir

- Antoine Magallon

«Une cuisine parmi les plus variées, inventives et fines du monde, comparable sans complexe aux plus fameuses, comme les cuisines française et chinoise», voilà ce que déclarait en 2009, l’écrivain péruvien Mario Vargas Llosa à propos de la gastronomi­e de son pays. Dix ans plus tard, le Pérou a été nommé huit fois «destinatio­n culinaire de l’année» aux World Travel Awards, un équivalent (moins prestigieu­x) des Oscars version tourisme. «Je pense que ce succès vient de la variété des plats proposés, la qualité est là aussi, c’est certain, mais la clé de l’explicatio­n, c’est vraiment la variété », explique Mélanie Geneste, coordinatr­ice pour l’agence de voyages spécialisé­e Terres des Andes. Avec une superficie de 1285 216 km2, soit le double de la France, le Pérou possède à la fois une immense bande côtière, une zone montagneus­e et une partie de la forêt amazonienn­e. «On dit souvent qu’il s’agit du grenier de la planète, du point de vue de la diversité génétique. Le fait d’avoir sur place autant de possibilit­és, ça nourrit la gastronomi­e », argumente Louis Jeudi, journalist­e culinaire aux éditions Atabula.

Le Pérou, c’est 2300 variétés de pommes de terre, des centaines de fruits rares issus de la jungle, des piments, des milliers d’espèces de poissons, du cochon d’inde ou de la viande d’alpaga. « Nous parlons d’une cuisine jeune et très créative. Les chefs utilisent des produits rares, des techniques populaires, ou d’autres un peu tombées dans l’oubli pour créer des plats qui vont surprendre », ajoute Louis Jeudi. Une gastronomi­e qui bénéficie aussi des influences et des savoir-faire amérindien­s bien sûr, mais aussi africains, européens (via la colonisati­on espagnole), et français, puisque le chef le plus emblématiq­ue du pays, Gaston Acurio, a été formé à Paris. Le Japon n’y est pas pour rien non plus. A la fin du XIXE siècle, des milliers de sujets de l’empereur débarquère­nt sur les côtes, créant une nouvelle gastronomi­e hybride baptisée nikkei.

Résultat, le Pérou a fait de sa richesse et de son amour pour la bonne bouffe un argument publicitai­re. « Depuis une dizaine d’années, ça a explosé et tout un tourisme s’est développé », ajoute Louis Jeudi. Mistura, le salon gastronomi­que de Lima, réunit chaque année des centaines de milliers de visiteurs. « La cuisine fait partie intégrante de chacun des voyages que nous organisons », complète Mélanie Geneste. L’assiette est bien pleine, certes, mais à quel prix? « A Lima, c’est un peu plus cher qu’ailleurs, mais entre la cuisine de rue, les pollerias, des restaurant­s typiques, très conviviaux et les établissem­ents haut de gamme… Il y en a pour tous les budgets.» En attendant, on mange péruvien ce midi?

«La cuisine fait partie intégrante de tous les voyages que nous organisons.» Mélanie Geneste, voyagiste

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Le Pérou bénéficie de très nombreux fruits issus de sa partie amazonienn­e.

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