20 Minutes (Toulouse)

Parce que c’est leur projet mondial

La Coupe du monde des clubs est l’objet de nombreuses discussion­s

- William Pereira

Drôle de semaine pour Liverpool : qualifié pour le dernier carré de la Coupe du monde des clubs, le club anglais, qui a validé son ticket pour la finale, samedi face à Flamengo, a dû surmonter un calendrier surchargé, avec deux matchs en deux jours. Jürgen Klopp, l’entraîneur des Reds, peut être rassuré : la situation ne devrait pas se reproduire. Le Conseil de la Fifa a validé en mars le projet d’un Mondial à 24 clubs une fois tous les quatre ans, dont la première édition se tiendra en Chine en 2021.

Principale victime du nouveau venu, la Ligue des champions. Pas un hasard, d’ailleurs, si L’UEFA, qui organise la C1, n’a donné aucune voix à ce projet d’extension. Alors, pour parvenir à un accord, Gianni Infantino, le président de la Fifa, a dû reculer sur le nombre de clubs européens présents à cette Coupe du monde : 8 au lieu des 12 initialeme­nt souhaités, pour ne pas que ça ressemble à une Ligue des champions petit format.

Mais cette Coupe du monde des clubs pourrait être dépassée par un autre projet. Alors que l’europe n’a pas voulu de son projet de Superligue, Florentino Pérez, le président du Real Madrid, a lancé la World Football Clubs Associatio­n, basée à Zurich et composée de huit clubs : Real, Milan AC, Boca Juniors, River Plate, Club América, Guangzhou Evergrande, TP Mazembe et Auckland City. Le premier communiqué de l’organisati­on affichait ses objectifs : « [Proposer] une contrepart­ie crédible et sérieuse à la Fifa pour discuter de tous les aspects liés aux clubs, en commençant par le Mondial des clubs. » Mais la Fifa a plutôt vu dans son projet l’opportunit­é d’une potentiell­e collaborat­ion, car les deux parties ont des intérêts communs. « Infantino veut avoir de grandes responsabi­lités et une emprise sur le football de clubs, analyse Tariq Panja, journalist­e au New York Times, spécialist­e du sujet. Je ne pense pas que, dans l’absolu, le plan de Florentino puisse survivre. Mais s’il reçoit le soutien de Gianni Infantino, il a déjà plus de chances d’aboutir. »

Le président du Real est bien conscient que seul, il n’ira nulle part. Sans argent, non plus. L’homme d’affaires a donc approché le fonds d’investisse­ment luxembourg­eois CVC Capital Partners qui, selon The Rugby Paper, rêverait déjà de former une grande ligue britanniqu­e en rugby… Superligue européenne ou mondiale, l’ambition de Pérez reste la même : s’affranchir de la Liga pour former une élite fermée. «J’ai lu ce plan démentiel, a répliqué Aleksander Ceferin, le président de L’UEFA. Ce serait dur de penser à un plan plus égoïste et égocentriq­ue. Cela ruinerait clairement le football dans le monde. Tout ça pour le bénéfice d’un minuscule nombre de personnes. C’est tellement improbable que je ne peux pas croire que quelqu’un l’ait imaginé. »

« Infantino veut avoir une emprise sur le football des clubs. » Tariq Panja, journalist­e au « New York Times »

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Florentino Pérez, le président du Real, et Gianni Infantino, président de la Fifa.

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