20 Minutes (Toulouse)

Nouvelle feuille de route ?

Après la déception du dernier Tour, Pinot se tourne vers la prochaine édition

- Nicolas Camus et Jean Saint-marc

Six mois et dix-huit jours. Comme des amoureux transis quittés sans prévenir, on se souvient du jour où l’on a vu Thibaut Pinot sur un vélo pour la dernière fois. C’était le 26 juillet, lors de la 19e étape du Tour de France. Terrassé par une lésion musculaire, le leadeur de la Groupama-fdj était contraint à l’abandon alors qu’il avait les jambes pour l’emporter à Paris deux jours plus tard. Le Franc-comtois a eu du mal à s’en remettre. Mais après une coupure plus longue qu’à l’accoutumée, il a réattaqué jeudi à l’occasion de la première étape du Tour de La Provence, remportée par Nacer Bouhanni.

« La page est tournée, complèteme­nt, assurait Pinot la veille du départ. On passe à autre chose, c’est une nouvelle saison. » Surtout que le tracé – très montagneux – du Tour 2020 a donné à toute son équipe une bonne raison de regarder devant, en oubliant les blessures et maladies qui ont plombé le coureur ces dernières années. «Les difficulté­s font partie de la vie d’un coureur cycliste, affirme Marc Madiot, le patron de Groupama-fdj. On a du mal à les surmonter, parfois, mais on passe à l’étape suivante quand même.»

Rentrée à domicile

La réalité est un poil plus nuancée. Le staff a étudié les événements du dernier Tour pour comprendre ce qu’il s’est passé. «On en a déduit des choses qu’on mettra en applicatio­n cette année, expose Jacky Maillot, le médecin de l’équipe. Il est évident qu’on va en tenir compte et adopter des mesures préventive­s.»

En attendant, Thibaut Pinot n’a rien changé à sa préparatio­n d’avant-saison. Comme l’an dernier, il est parti en janvier pour un stage sur le volcan

Teide, à Tenerife, avec quatre coéquipier­s. Dix-huit jours à plus de 2000 m d’altitude, rien de tel pour se faire la caisse. «Les conditions étaient super, explique le coureur. Il a fait beau et chaud. Ça m’a permis d’aller chercher ce qui me manquait en termes de sensations après cette coupure plus longue que d’habitude. Je suis confiant sur ma préparatio­n.»

Des propos qui ne sont pas anodins. A 29 ans, le grimpeur français se connaît mieux que jamais. « Thibaut sait exactement quel type d’entraîneme­nt et de charge de travail il lui faut pour arriver au top sur ses objectifs», détaille Jacky Maillot. Ne reste plus qu’à voir ce que donne la vraie nouveauté de cette année : un programme de rentrée 100% français, avec le Tour des Alpes-maritimes et du Var, avec Parisnice dans la foulée. « C’est une volonté de changement de sa part, et puis aussi du staff, précise Marc Madiot. C’est motivant, excitant de changer. »

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