20 Minutes (Toulouse)

Derrière les masques, la vie continue

Proche de l’italie, Menton maintient pour l’instant sa traditionn­elle Fête des citrons

- A Nice, Fabien Binacchi

«Masques en rupture», « maschere terminate ». Sur les devantures des pharmacies de Menton (Alpes-maritimes), on préfère annoncer la couleur, y compris en italien : les officines ont été dévalisées. «Nous n’avons plus rien», confirme dans l’une d’entre elles un responsabl­e, agacé par les allées et venues des journalist­es depuis que l’italie fait face à une multiplica­tion des cas de nouveau coronaviru­s. Pourtant, dans les rues de Menton, première ville française après la frontière, pleine de touristes à l’occasion de la 87e édition de la Fête du citron, difficile de parler de psychose. Il était même très difficile de rencontrer ces fameux porteurs de masque, lundi, malgré deux bonnes heures passées à arpenter la commune.

« Je cherche à en acheter pour les mettre quand je suis à Vintimille [la ville qui jouxte Menton, côté italien], où je travaille, explique Fabrice, à la sortie d’une pharmacie. Ici, je n’en ressens pas encore le besoin. » Les deux villes sont pourtant voisines. « Certains pensent peut-être que le virus va s’arrêter à la frontière », lâche Claire, croisée à la sortie de la gare mentonnais­e. Elle est la seule que 20 Minutes aura vue avec un masque plaqué sur le visage. « Je n’ai tout simplement pas envie de tomber malade, raconte l’ancienne interne en médecine. En Asie, c’est un acte banal, je ne comprends pas qu’on ne soit pas plus nombreux à en utiliser ici. Je trouve le gouverneme­nt français bien trop laxiste contre ce virus. » Lundi, la préfecture des Alpes-maritimes a annoncé la mise en place de mesures sanitaires contre le coronaviru­s, mais pas de contrôles renforcés à la frontière. « La Fête est maintenue pour le prochain weekend, mais elle pourra faire l’objet d’une annulation si la situation sanitaire se dégradait », explique la mairie de Menton. En attendant, les visiteurs continuent à arpenter le Jardin des lumières, l’espace où sont exposés les chars recouverts d’agrumes. « Je n’ai pas peur, je préfère profiter de mon séjour », confie Stella, venue de Londres en famille.

« Dans le cadre du suivi du coronaviru­s Covid-19 et au titre de leurs relations transfront­alières, les préfets d’imperia [la province limitrophe, en Ligurie] et des Alpes-maritimes sont convenus de se tenir mutuelleme­nt informés » et, « à ce stade [mardi matin], aucun cas confirmé n’a été recensé » d’un côté comme de l’autre, indiquait la préfecture azuréenne.

« Certains pensent peut-être que le virus va s’arrêter à la frontière.» Claire, ancienne interne en médecine

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Les pharmacies ont été dévalisées de leurs masques de protection.

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