Montréal et sa cuisine melting-popote
La métropole canadienne permet d’allier visite et plaisir des papilles
Montréal cuisine sous influences. A la fois américaine, européenne et asiatique, la plus grande ville du Québec est aussi la plus cosmopolite. Y compris dans l’assiette.
Pour débuter ce voyage culinaire, il faut se plier à un rituel très montréalais : le brunch. Camille et Jordan du blog A nous les caribous, invitent à s’attabler dans le Mile End, le quartier artistique et branché du Plateau. « C’est un bon point de départ pour admirer les maisons colorées et les plus belles fresques de street art de la ville. » L’adresse préférée de ces deux expatriés français est Hof Kelsten, « l’une des meilleures boulangeries de Montréal », qui sert des plats inspirés de la cuisine juive. Pour un brunch plus classique, « on peut aussi aller déguster des oeufs Bénédicte, des pancakes ou des gaufres au poulet frit chez Fabergé. Avec du sirop d’érable, ça passe très bien ! »
Le bagel, un petit pain rond troué, originaire d’europe de l’est, est l’autre grande vedette locale. Il faut le croquer chez Stviateur ou Fairmount, à n’importe quelle heure du jour… Ou de la nuit. « Les deux boutiques sont ouvertes 24h/24 », précise Ronald Poiré, guide spécialisé dans la gastronomie montréalaise. Et la poutine ? Brisons un mythe : « Ce n’est pas une spécialité montréalaise mais du centre du Québec », insiste Geneviève Archambault, de l’office du tourisme de Montréal. Ce qui n’empêche pas de tester ce classique hautement nutritif : une montagne de frites, recouverte de fromage et d’une sauce brune légèrement épicée. Pour Camille et Jordan, la meilleure se trouve chez Ma Poule Mouillée, une rôtisserie qui revisite la poutine à la sauce… portugaise. L’occasion de faire un saut au parc La fontaine juste à côté, et d’explorer un peu plus les rues du Plateau.
Musarder dans les marchés
Le smoked meat, lui, est typiquement montréalais : un sandwich de pain de seigle, garni de tranches de boeuf fumé et d’une pointe de moutarde. La charcuterie Schwartz’s est une institution, mais on peut s’extirper du centre et tenter la version gastronomique du Flamant. C’est l’un des restaurants préférés de Ronald Poiré, à Hochelagamaisonneuve ; un ancien quartier ouvrier en pleine transformation. En s’éloignant, il faut aussi musarder dans les marchés Atwater et Jeantalon, et se perdre dans la Petiteitalie ou le quartier chinois. « Notre société est jeune, elle est issue d’un mélange », rappelle Ronald Poiré. En cuisine aussi, « on transgresse les frontières, on casse les barrières. Lorsque je guide des Français, je leur dis de ne pas essayer de mettre les choses dans une case, mais simplement de se laisser aller ». Pour goûter Montréal, dans toute sa diversité.
La ville se savoure au gré des haltes, sur le pouce pour un bagel, ou copieuse autour d’un « smoked meat »