L’affaire Maureen Jacquier s’ouvre aux assises
Sylvain Boulais comparaît en appel pour le meurtre de sa jeune collègue de 19 ans
Le 25 janvier 2019, il avait été condamné à trente ans de réclusion criminelle pour le meurtre de sa collègue, Maureen Jacquier, par la cour d’assises de Hautegaronne. Sylvain Boulais, 29 ans, comparaît en appel devant la cour d’assises de Montauban. Jusqu’au 6 mars, les jurés vont réexaminer le dossier pour faire la lumière sur la mort de la jeune femme de 19 ans, dont le corps avait été retrouvé lardé de 63 coups de couteau le 27 février 2015 dans son appartement des Minimes, à Toulouse.
«Une épreuve pour la famille»
Ce mécanicien sur les chaînes d’assemblage d’airbus avait été interpellé et mis en examen quatre mois après le meurtre, après la découverte de traces ADN lui appartenant au domicile de la jeune femme. Sylvain Boulais a reconnu avoir eu une relation sexuelle avec Maureen un soir, mais il a toujours crié son innocence. Pour Georges Catala, avocat des parents et des deux soeurs de Maureen, «ce nouveau procès est une épreuve de plus pour cette famille. C’est un homme coupable à 100% qui va contester les traces ADN ou l’heure de la mort de Maureen, qui est décédée entre 2 h et 3 h du matin. Tout démontre que cela ne peut être que Sylvain Boulais. »
Des éléments loin de convaincre les défenseurs de l’accusé. « Sylvain Boulais ne peut pas être condamné car tous les arguments proposés pour convaincre de sa culpabilité sont douteux», assure Simon Cohen, son conseil. Il veut démontrer que L’ADN résiste au lavage. «Cela révèle son passage chez Maureen mais cela ne permet pas de dire quand, comment et à quelle fin», plaide-t-il en notant qu’aucune autre empreinte génétique n’a été découverte sur l’accusé ou chez lui. Autre zone d’ombre : l’heure du meurtre. S’il a eu lieu la nuit, l’avocat se demande pourquoi personne n’a rien entendu. Et deux voisins de Maureen affirment l’avoir croisée le matin, à 10 h. Sylvain Boulais encourt la réclusion criminelle à perpétuité.