Toronto, une ville au goût du monde
La ville la plus peuplée du Canada offre une plongée multiculturelle inédite
Oubliez le sirop d’érable. L’ingrédient secret de Toronto, c’est sa variété de cultures, de nationalités, et donc de restaurants. Quartiers chinois, coréen, grec, tibétain, polonais… Avec la moitié de sa population née hors du Canada, la capitale de l’ontario est régulièrement désignée « métropole la plus cosmopolite du monde ».
Premier arrêt à côté de Chinatown, à Kensington Market. « Un grand marché en plein air, où chaque vague d’immigration a laissé sa marque culinaire », explique Steven Hellman, fondateur des circuits gourmands Foodies on foot. On y découvre des mariages de saveurs culottés, « avec Rasta Pasta, qui mêle cuisine italienne et jamaïcaine par exemple, ou Hungary Thai, mi-hongrois mi-thaï… Étonnant ! » Laissons Kensington Market pour le quartier branché de Queen West, ses boutiques de créateurs et ses galeries d’art. Steven Hellman recommande de faire ses provisions à l’agora, un traiteur grec qui propose pitas, mezze et de savoureuses brochettes de poulet grillé à emporter. L’occasion d’aller pique-niquer dans le parc Trinity Bellwoods juste en face, l’un des plus grands de la ville. Pour le dessert, direction la boulangerie Forno Cultura, à quelques minutes de là. « J’y ai goûté les meilleures pâtisseries de ma vie. C’est de la cuisine italienne de très haut vol », garantit le gastronome.
On ne peut pas quitter Toronto sans une balade dans Distillery District, au coeur de la vieille ville, insiste la blogueuse Astrid Moulin. Avec ses rues piétonnes et ses maisons de briques rouges, c’est l’un des quartiers préférés de cette Ardéchoise, installée à Toronto depuis cinq ans. « L’été, il faut s’asseoir à la superbe terrasse d’el Catrin, un restaurant mexicain avec une décoration très décalée, qui sert un guacamole délicieux. »
Le terroir réinventé
Après le Mexique, ce tour du monde s’achève forcément sur une table canadienne. « Il y a une vingtaine d’années, la ville s’est découvert un intérêt pour la gastronomie », raconte Marieclaude Lortie, autrice de Carnet d’une urbaine à Toronto. Niché au 54e étage d’un gratte-ciel du centre, « Canoe est un restaurant qui se démarque », explique la journaliste culinaire. « C’est un lieu magnifique, avec vue sur le lac Ontario et la tour CN », l’emblème de Toronto. On peut y savourer du bison au foie gras, du filet d’élan, ou encore du turbot pêché au niveau de l’île de Baffin, à l’extrême nord du pays.
« Toronto concentre la richesse de ce que peut apporter l’amérique et toute son immigration. C’est un voyage dans un voyage », résume Marie-claude Lortie. Une ville-monde, qui savoure ses origines et sa diversité. De quoi aiguiser l’appétit et la curiosité.
« Il y a une vingtaine d’années, la ville s’est découvert un intérêt pour la gastronomie. » Marie-claude Lortie, autrice