Les candidats sont presque prêts à tout pour convaincre
Des candidats ont trouvé des moyens originaux pour capter l’attention des électeurs
Comment faire entendre sa petite musique dans le concert des – nombreux – candidats aux municipales? A Toulouse, Franck Biasotto, adjoint sortant soutenu par le Modem, a résolu le problème. Dimanche dernier, il a traversé tous les marchés dans le sillage d’une banda, une fanfare ambulatoire. «On trouve la campagne pas passionnante et pas encore passionnée, l’idée était de donner un petit coup de fouet», confie-t-il. Un adversaire témoigne avoir trouvé le cortège «sympa». L’agent immobilier a aussi décidé de ne pas louer de local de campagne. Avec son équipe, «pour créer plus de liens avec la population», il sillonne les rues en triporteur.
Food truck, « Ramonvillette »…
Autre véhicule de campagne remarqué, le food truck de Pierre Cohen (Génération-s). Tapissé aux couleurs du candidat et accompagné d’un «arbre à palabres » pour accrocher des idées, le camion de location, «où l’on trouve trois trucs à grignoter », se gare dans des endroits symboliques: le Quai des Savoirs, la principale rue piétonne, au jardin Raymond-vi…
« Nous voulons aller à la rencontre des Toulousains mais il faut aussi que cela ait un sens», explique Isabelle Hardy, colistière de l’ancien maire. C’est convivial et puis ça change des marchés et du porte-à-porte, ou d’un meeting où la parole est descendante », juge-t-elle. A Ramonville, dans la banlieue de la Ville rose, Sylvie Brot débarque partout au volant d’une Renault Zoé dernier cri, décorée à ses couleurs. «Cette Ramonvillette, c’est notre permanence de campagne mobile, expose la candidate UDI-LREM. Grâce à elle, nous allons à la rencontre des électeurs dans leurs quartiers. »
Celle qui a inscrit à son programme la conversion à l’électrique de l’ensemble du parc automobile de la commune reconnaît que sa Ramonvillette est «une opération de communication comme une autre».
Au nord-ouest, sur la commune de Pibrac, Camille Pouponneau, conseillère départementale PS, a elle choisi la tiny house, «une micromaison en bois et autonome en énergie» posée au bord de la départementale, avec un portevélo en palettes. Son équipe a loué ce «chalet de campagne» à un entrepreneur pibracais. Le lieu attire du monde. Des visiteurs souvent plus intéressés par cet habitat tendance que par la politique, «mais c’est l’occasion de créer un lien», selon elle.
Nadia Pellefigue (PS-PCF-PRG), qui convoite le Capitole, a mis au défi ses colistiers de se lancer dans le stand-up, façon «crieur» d’antan qui harangue. Florence Sèdes, professeure d’université, avoue avoir hésité. Mais elle a tenté sa chance au milieu de la foule à Saintaubin et ne le regrette pas. « On sort de la posture du politique avec son flyer. », constate-t-elle. Elle a l’impression que son stand-up a surtout marché « avec les jeunes ». Ces innovations vont-elles porter leurs fruits? «On le saura au soir du 22 mars», répondent leses candidats dans un sourire.