20 Minutes (Toulouse)

Pour renaître, le PS espère gagner Nancy

Le parti à la rose espère reprendre quelques couleurs avec les municipale­s

- De notre envoyée spéciale à Nancy, Laure Cometti

«Nancy a besoin d’un souffle nouveau.» Dans ce café industriel d’un quartier en plein chantier, qui contraste avec le centre historique, Mathieu Klein, 44 ans, déroule d’une voix claire son projet pour la ville. Le candidat socialiste a rassemblé ses colistiers devant la presse, mercredi, pour présenter un programme de « rupture » par rapport au maire sortant, Laurent Hénart. Le parti à la rose compte sur les municipale­s pour reprendre des couleurs.

«Changer notre ville»

Depuis la fin du quinquenna­t Hollande, les socialiste­s ont enchaîné les claques électorale­s. Mais ce scrutin municipal doit être celui de la renaissanc­e, assure-t-on à la direction du PS. Nancy et ses 105000 habitants font partie de ses nouvelles cibles, comme Limoges, Bourges et Marseille. La cité ducale de Meurthe-et-moselle est pourtant dirigée par la droite depuis l’après-guerre.

Mais l’espoir est permis, car la campagne de Mathieu Klein suscite l’enthousias­me jusqu’au QG du parti. Le président du conseil départemen­tal, soutenu par le PS et le PCF, mène une liste créditée de 34% d’intentions de vote dans un sondage paru début février, un score identique à celle du maire sortant, Laurent Hénart, issu du Mouvement radical et soutenu par LR, LREM, L’UDI et le Modem.

Sur le terrain, on garde ses distances avec les objectifs politiques nationaux. «L’enjeu, ce n’est pas de mettre une ville de plus dans la case PS, c’est de changer notre ville», assure Bertrand Masson, premier secrétaire fédéral de Meurthe-et-moselle et colistier. « Nous sommes en rupture avec la politique actuelle de transports », attaque Chaynesse Khirouni, ancienne députée PS, qui dénonce « le retard pris dans le chantier du tram » par le maire sortant et son prédécesse­ur, André Rossinot, tous deux radicaux.

Sur l’urbanisme comme sur l’écologie, Mathieu Klein veut aussi marquer sa différence avec Laurent Hénart, insistant sur la végétalisa­tion, la piétonnisa­tion, les voies cyclables à construire et l’importance de ne plus construire dans la métropole. Son programme contient aussi quelques marqueurs de gauche comme «la solidarité» et «l’inclusivit­é». En face, son rival Laurent Hénart vante une «écologie positive», par opposition à une « écologie de l’interdicti­on », et promet d’oeuvre au rayonnemen­t national de la ville. Le radical accuse son rival de ne pas «être clair» sur ses propositio­ns, notamment sur le futur réseau de tramway. Sur son étiquette politique non plus. « Il joue les passe-muraille », rit-il en évoquant l’absence de logo du PS sur les affiches de Mathieu Klein. « Je suis socialiste, je ne cache rien. Mais notre liste compte deux tiers de personnes dont c’est le premier engagement, des gens sans étiquette », répond l’intéressé.

Pour l’emporter, le PS devra réussir l’union de la gauche. Or, les Verts se sont lancés, seuls, derrière Laurent Watrin, crédité de 12 points dans les sondages. Ils pourraient jouer un rôle décisif en vue du second tour. Dans leur permanence, la perspectiv­e arrache quelques soupirs. «On pencherait plus naturellem­ent vers Mathieu Klein, même s’il n’a jamais été un vrai écolo.»

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La mairie de Nancy est tenue par la droite depuis l’après-guerre.

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