La tenue des JO toujours plus incertaine
Les dirigeants japonais se veulent rassurants, mais la question se pose de plus en plus
Les épreuves qualificatives posent pour l’instant le plus problème.
Ça y est, il n’y a plus rien, ou presque. Le sport s’est arrêté pour faire face à l’épidémie de coronavirus. Se pose maintenant la question de la tenue ou non des grands événements censés se dérouler dans quelques mois. L’hypothèse que l’euro soit décalé d’un an prend corps, mais le maintien des Jeux olympiques de Tokyo, prévus du 24 juillet au 9 août, demeure pour l’instant la priorité absolue des organisateurs. Entre la ministre dévouée aux Jeux qui juge « inconcevable » le report de la compétition et le Premier ministre qui assure qu’elle aura lieu «tout à fait comme prévu», les responsables japonais ne ménagent pas leur peine, ces derniers jours, pour tenter de rassurer tout le monde. On imagine sans peine pourquoi, entre les enjeux financiers et les difficultés opérationnelles. Les Jeux de Tokyo, ce sont 339 épreuves, 11000 sportifs, 80000 volontaires, 7,8 millions de spectateurs attendus et quelque 5 milliards d’euros de recettes annoncées. Les reporter, ou les disputer à huis clos, serait naturellement un vrai casse-tête et coûterait très cher. Le Comité international olympique (CIO) et la ville-hôte disposent d’assurances, mais elles ne couvriraient pas l’ensemble de ces recettes escomptées. «Le maximum que l’on puisse assurer en annulation est de 1,2 milliard de d’euros, voire 1,4 milliard», explique le Français Patrick Vajda, expert en risques et assurance du sport chez SIACI Saint Honoré, à L’AFP. Sachant que ces recettes permettent ensuite de financer les comités nationaux olympiques, les Fédérations internationales olympiques et le CIO lui-même, une annulation aurait de très lourdes conséquences. Mais y aura-t-il le choix? Thomas Bach, le président du CIO, commence lui aussi à douter sérieusement. Après avoir indiqué jeudi que le Comité suivrait les recommandations de l’organisation mondiale de la Santé, il a invité des représentants de toutes les fédérations internationales à une réunion téléphonique mardi en début d’après-midi. Le CIO «va faire un point des actions menées» face à la crise du coronavirus, et «les fédérations auront l’opportunité de poser des questions », a expliqué une source interne à L’AFP.
Nul doute qu’elles seront nombreuses. En fait, plus que de la tenue des Jeux en eux-mêmes, ce sont les qualifications qui seront surtout au coeur des discussions. Pour l’instant, en tous cas. Car toutes les épreuves prévues dans les prochaines semaines ont été reportées. Pour ne rien arranger, les athlètes sont condamnés à bricoler pour se préparer. En France toujours, l’insep a fermé ses portes, comme toutes les salles de sport, après l’annonce du passage au stade 3 de l’épidémie, samedi soir. Les athlètes sont invités à continuer à s’entraîner dans leur coin, mais on imagine sans peine la difficulté d’organisation que cela représente.