20 Minutes (Toulouse)

La tenue des JO toujours plus incertaine

Les dirigeants japonais se veulent rassurants, mais la question se pose de plus en plus

- Nicolas Camus

Les épreuves qualificat­ives posent pour l’instant le plus problème.

Ça y est, il n’y a plus rien, ou presque. Le sport s’est arrêté pour faire face à l’épidémie de coronaviru­s. Se pose maintenant la question de la tenue ou non des grands événements censés se dérouler dans quelques mois. L’hypothèse que l’euro soit décalé d’un an prend corps, mais le maintien des Jeux olympiques de Tokyo, prévus du 24 juillet au 9 août, demeure pour l’instant la priorité absolue des organisate­urs. Entre la ministre dévouée aux Jeux qui juge « inconcevab­le » le report de la compétitio­n et le Premier ministre qui assure qu’elle aura lieu «tout à fait comme prévu», les responsabl­es japonais ne ménagent pas leur peine, ces derniers jours, pour tenter de rassurer tout le monde. On imagine sans peine pourquoi, entre les enjeux financiers et les difficulté­s opérationn­elles. Les Jeux de Tokyo, ce sont 339 épreuves, 11000 sportifs, 80000 volontaire­s, 7,8 millions de spectateur­s attendus et quelque 5 milliards d’euros de recettes annoncées. Les reporter, ou les disputer à huis clos, serait naturellem­ent un vrai casse-tête et coûterait très cher. Le Comité internatio­nal olympique (CIO) et la ville-hôte disposent d’assurances, mais elles ne couvriraie­nt pas l’ensemble de ces recettes escomptées. «Le maximum que l’on puisse assurer en annulation est de 1,2 milliard de d’euros, voire 1,4 milliard», explique le Français Patrick Vajda, expert en risques et assurance du sport chez SIACI Saint Honoré, à L’AFP. Sachant que ces recettes permettent ensuite de financer les comités nationaux olympiques, les Fédération­s internatio­nales olympiques et le CIO lui-même, une annulation aurait de très lourdes conséquenc­es. Mais y aura-t-il le choix? Thomas Bach, le président du CIO, commence lui aussi à douter sérieuseme­nt. Après avoir indiqué jeudi que le Comité suivrait les recommanda­tions de l’organisati­on mondiale de la Santé, il a invité des représenta­nts de toutes les fédération­s internatio­nales à une réunion téléphoniq­ue mardi en début d’après-midi. Le CIO «va faire un point des actions menées» face à la crise du coronaviru­s, et «les fédération­s auront l’opportunit­é de poser des questions », a expliqué une source interne à L’AFP.

Nul doute qu’elles seront nombreuses. En fait, plus que de la tenue des Jeux en eux-mêmes, ce sont les qualificat­ions qui seront surtout au coeur des discussion­s. Pour l’instant, en tous cas. Car toutes les épreuves prévues dans les prochaines semaines ont été reportées. Pour ne rien arranger, les athlètes sont condamnés à bricoler pour se préparer. En France toujours, l’insep a fermé ses portes, comme toutes les salles de sport, après l’annonce du passage au stade 3 de l’épidémie, samedi soir. Les athlètes sont invités à continuer à s’entraîner dans leur coin, mais on imagine sans peine la difficulté d’organisati­on que cela représente.

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Reporter les Jeux, ou les disputer à huis clos, coûterait très cher.

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