Une troisième ligne toujours aux avant-postes
Capitaine du XV de France, la joueuse de Toulouse Gaëlle Hermet travaille aussi dans un Ehpad
Championnat gelé depuis fin mars, calendrier international en suspens… Déconfinement ou pas, Gaëlle Hermet ignore encore quand elle pourra reprendre les compétitions de rugby, avec le Stade Toulousain comme avec le XV de France, dont elle est la capitaine. En attendant de retrouver le terrain, la troisième ligne aile de 23 ans exerce « un métier-passion, une vocation » : ergothérapeute dans un Ehpad de 60 résidents à Cadours, à une quarantaine de kilomètres au nord-ouest de la Ville rose.
« Il s’agit d’aider des gens à retrouver une certaine autonomie dans leur quotidien, que ce soit après un accident ou à cause d’une pathologie, explique-t-elle. J’ai choisi de travailler avec les personnes âgées, pour lesquelles j’ai eu un coup de coeur pendant mes études. Elles ont beaucoup de choses à nous apprendre. » En janvier, Gaëlle Hermet a commencé son CDD dans l’établissement où elle avait déjà effectué un stage de deux mois au printemps dernier, juste avant d’obtenir son diplôme. « Elle est très accessible, très simple, très aidante, souligne Didier Carles, le directeur de la résidence Saint-jacques, qui possède aussi un site accueillant 165 personnes à Grenade, toujours en Haute-garonne. Elle fait preuve des valeurs de solidarité de son sport. En revanche, si c’est une guerrière sur le terrain, elle a beaucoup de douceur dans son approche. » La Toulousaine s’est retrouvée confrontée dès ses débuts à l’exceptionnel, avec la pandémie de coronavirus et ses conséquences, même si « son » Ehpad n’a pas été directement touché. « Personne n’est préparé à cela, raconte-t-elle. On essaie de faire le maximum pour limiter la détresse, l’anxiété des personnes âgées. » Après le Grand Chelem 2018, la Stadiste veut conduire ses Bleues vers les sommets lors de la Coupe du monde en Nouvelle-zélande, prévue (pour l’instant) du 18 septembre au 16 octobre 2021. D’où son choix de mettre en « pause » son métier d’ergothérapeute au terme de son contrat, fin juin. « On l’aurait bien gardée », avoue Didier Carles.
Pour Gaëlle Hermet, ce ne sera qu’un « au revoir » à ce métier, l’un de ceux que de nombreux Français(es) applaudissent tous les soirs. « C’est très bien, mais c’est un peu dommage de ne s’en
«Guerrière sur le terrain, elle fait preuve de beaucoup de douceur dans son approche.»
Didier Carles, directeur de la résidence
rendre compte que maintenant, observe-t-elle. Les gens aujourd’hui en première ligne, qu’ils soient soignants, transporteurs ou employés de supermarché, font ça quotidiennement. Une fois qu’on sera sortis de cette situation, il ne faudra pas les oublier. »