«Il faut que les enfants soient contents de leur journée»
«20 Minutes» s’est rendu dans une école qui accueillait une vingtaine d’élèves, jeudi
« Si j’ai touché le masque de Mahaut, je suis censée enlever les gants?» L’école maternelle Surmelin, à Paris (20e), a rouvert ses portes aux élèves depuis cinq minutes, jeudi matin, et le regard d’une enseignante crie déjà à l’aide. Derrière elle, le tableau qui rappelle les règles sanitaires n’est pas entré dans ce niveau de détail. Alors va pour une nouvelle paire de gants. Au moins, l’intendance a suivi : des masques, du gel hydroalcoolique et des gants ont été livrés en début de semaine.
Les élèves entrent au compte-gouttes, 20 en tout, 5 par classe après décision de l’inspectrice de circonscription, venue passer une tête. « C’était important d’être là pour accompagner les enseignants, souffle Véronique Pipolo.
Ils ont fait un travail formidable pour adapter l’école au protocole sanitaire. Maintenant, on verra, les enfants sont impulsifs à cet âge-là.»
Pour l’instant, les présents occupent la place qui leur a été assignée sur des bancs à l’entrée. Gommette verte pour Maceo, une gommette d’écart, puis gommette rouge pour Maya. La mère d’adèle n’a pas l’air de s’en faire : « J’ai été plutôt rassurée par l’ensemble des nouvelles consignes. Et puis ça me permet de travailler plus sereinement. »
Parcours fléché
On suit les pas des soeurs Aïcha et Marianne, de Maya et d’elios. Céline, leur maîtresse en petite section, leur apprend les nouvelles règles de circulation en chemin. Des flèches scotchées sur le sol, d’autres sur le mur… Céline a passé beaucoup de temps à ranger, condamner, délimiter, aménager. Chacun sa petite maison et ses propres activités à plusieurs mètres de distance les uns des autres. «Je n’aurai pas d’exigence particulière sur le programme, explique l’enseignante. Il faut les laisser atterrir, qu’ils soient contents de leur journée, ce sera déjà ça. Pour certains, je n’ai pas eu de nouvelles pendant tout le confinement malgré les mails.»