20 Minutes (Toulouse)

Associatio­ns sous tension

Les organisati­ons caritative­s doivent faire face conjointem­ent à un afflux de demandes et à un manque de bénévoles.

- Delphine Bancaud

Des files d’attente devant les points de distributi­on alimentair­e qui s’allongent de semaine en semaine. Les associatio­ns caritative­s le confirment : « On observe un très fort accroissem­ent de la demande d’aide alimentair­e depuis le début du confinemen­t, observe Jean Stellittan­o, secrétaire national du Secours populaire. Le nombre de bénéficiai­res de nos colis alimentair­es a progressé de 45 % en deux mois.» La crise sanitaire a mis en difficulté les ménages à faibles revenus, les faisant parfois basculer de la précarité à la pauvreté. «Beaucoup de gens que nous n’avions pas l’habitude de voir dans nos accueils y viennent désormais », explique Véronique Fayet, présidente du Secours catholique.

Cette hausse de la demande d’aide a engendré de fortes dépenses pour les associatio­ns : « L’aide apportée jusqu’à début mai par le Secours populaire représente l’équivalent de 315 millions d’euros, car nous avons dû acheter massivemen­t des denrées alimentair­es», informe Jean Stellittan­o. Sans compter qu’il a fallu s’équiper de masques, de visières, de gel. Toutefois, les associatio­ns ont pu bénéficier d’un élan de solidarité des Français, selon Nolwenn Poupon, porte-parole de France Générosité­s, syndicat qui représente une centaine d’associatio­ns : «Lors du confinemen­t, beaucoup de particulie­rs ont effectué des dons en ligne. Mais on ignore s’ils recommence­ront d’ici à la fin de l’année. Si la baisse des dons est trop forte à ce moment-là, la situation va se compliquer.» Le gouverneme­nt a annoncé fin avril le déblocage d’une enveloppe de 39 millions d’euros distribués aux associatio­ns pour financer des achats de denrées. « Ça peut nous faire tenir plusieurs mois, mais la crise économique va se faire ressentir beaucoup plus longtemps», souligne Lionel Hesclowicz, trésorier des Restos du coeur. Par ailleurs, les associatio­ns manquent de bras actuelleme­nt : «On a fonctionné avec 30% de bénévoles pendant le confinemen­t, car beaucoup d’entre eux sont âgés et ne pouvaient pas prendre de risque pour leur santé, explique Lionel Hesclowicz. Nous avons reçu des candidatur­es, mais nous n’avons pas pu intégrer beaucoup de nouveaux bénévoles car leur formation prend du temps, et nous étions déjà débordés. »

«Nous avons dû acheter massivemen­t des denrées alimentair­es. »

Jean Stellittan­o, secrétaire national du Secours populaire

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A nos lecteurs. Retrouvez votre journal « 20 Minutes » mercredi dans les racks. En attendant, vous pouvez suivre toute l’actualité sur l’ensemble de nos supports numériques.
Dans les locaux parisiens de la Croix-rouge, le 6 mai. A nos lecteurs. Retrouvez votre journal « 20 Minutes » mercredi dans les racks. En attendant, vous pouvez suivre toute l’actualité sur l’ensemble de nos supports numériques.
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Des bénévoles du Secours populaire distribuen­t des produits de première nécessité à Saint-denis, le 6 mai.

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