20 Minutes (Toulouse)

Une balise connectée pour limiter la pollution des filets de pêche

CLS a créé des balises connectées pour retrouver les engins de pêche et limiter ainsi la pollution des océans

- Béatrice Colin

Ce lundi, comme chaque année à l’occasion de la journée mondiale des océans, des nettoyages de plages sont organisés un peu partout sur les côtes du monde entier. Parmi les déchets ramassés, les volontaire­s trouveront certaineme­nt des morceaux de filets et autres cordages issus de l’activité de la pêche. Chaque année, 640000 tonnes de lignes, gilets de sauvetage et autres matériels de pêche sont ainsi perdues en mer ou abandonnée­s dans les océans par les chalutiers, se transforma­nt parfois en pièges pour les tortues et les dauphins.

«Un réel fléau»

Ils sont pour la plupart composés de plastique et viennent s’ajouter aux millions de tonnes de déchets dont ils représente­nt 10% du volume. Pour limiter le nombre de ces «équipement­s fantômes», la société toulousain­e CLS, spécialisé­e dans l’observatio­n de la Terre, a mis au point une petite balise, pas plus grosse que deux pouces, connectée par satellite. «C’est un réel fléau auquel on propose d’apporter une partie de la réponse. Nous avons réussi à faire sauter le verrou technologi­que en créant ces balises, mais aussi le verrou économique, car elle coûtera de quelques dizaines d’euros jusqu’à 150 € en fonction du boîtier», explique Gaëtan Fabritius, directeur de l’innovation et de la prospectio­n chez CLS. Il faudra aussi débourser quelques euros par mois pour le suivi.

Soutenue par le Cnes et en partenaria­t avec Ifremer, la société expériment­e ce mois-ci ses premiers filets connectés en Méditerran­ée en associatio­n avec le Comité départemen­tal des pêches maritimes et des élevages marins du Var. D’ici au mois de septembre, une autre expériment­ation sera lancée Outre-mer pour tester d’autres types d’engins de pêche. «Ce dispositif a plusieurs dimensions. Celle d’éviter que ces engins deviennent des déchets marins jamais récupérés. C’est aussi un gain opérationn­el pour les pêcheurs qui vont ainsi faire moins de mer pour les récupérer grâce à leur localisati­on et ils pourront ainsi mieux gérer leur espace de pêche. Cela leur évitera de perdre du matériel cher», poursuit le responsabl­e de CLS. Et pour la communauté scientifiq­ue, c’est un moyen de suivre les flottes de pêche et assurer la gestion durable des ressources marines. La phase d’expériment­ation devrait s’achever l’an prochain pour une commercial­isation des balises l’année suivante.

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Les filets et engins de pêche sont une source de pollution plastique.

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