Moudenc garde la main
Le maire sortant (LR) soutenu par LREM est réélu en battant Antoine Maurice, qui emmenait une large coalition Verts-gauche.
« Toulouse est une ville de passions. Mais à la fin, elle choisit le point d’équilibre. » C’est ainsi que Jean-luc Moudenc (LR, soutenu par LREM) a analysé sa réélection au Capitole face au candidat écologiste Antoine Maurice, pourtant favori des derniers sondages. Le sortant remporte finalement cette élection municipale avec près de 52 % des suffrages.
A 59 ans, l’édile rempile donc après une campagne aussi inédite que tendue. Dans la dernière ligne droite, le patron du Capitole a mis l’accent sur l’emploi dans une Ville rose où s’ouvre probablement, après le coronavirus qui a touché de plein fouet Airbus – et dans son sillage toute l’industrie aéronautique – une période plus qu’angoissante. Jean-luc Moudenc, qui revient de loin, après un premier tour à 36% des voix et aucune alliance passée, semble avoir bénéficié du gros sursaut de mobilisation des Toulousains. Ils ont été 44,86 % à se rendre aux urnes contre 36,66 % le 15 mars.
« Cette pluralité m’oblige», a souligné Jean-luc Moudenc, promettant d’être «le maire de tous les Toulousains».
Le candidat a aussi longuement insisté au cours des dernières semaines sur l’hétérogénéité de la liste adverse, n’hésitant pas à pointer le danger que pourrait représenter l’arrivée de la gauche au Capitole, et doutant publiquement de la capacité d’antoine Maurice à gérer une équipe très plurielle.
Le maire sortant, qui s’est appuyé aussi sur un bon quadrillage des quartiers de Toulouse par ses supporteurs – « formidables » – faisait ainsi le pari de rallier « la gauche modérée », chassant sur les terres de la socialiste Nadia Pellefigue (18,5 % au 1er tour), dont le n° 2 de la liste, Michel Lacroix, a appelé à voter Moudenc. Seule l’analyse fine des résultats, bureau par bureau, dira si cette stratégie a fait basculer le scrutin. Jean-luc Moudenc le croit. Il pense que certains Toulousains « ont voulu faire barrage à Archipel Citoyen ». « Cette pluralité m’oblige », souligne-t-il, promettant d’être «le maire de tous les Toulousains ». Antoine Maurice, le battu du jour, n’en attend pas moins. « Nos adversaires ont joué sur les peurs, contribuant à fracturer Toulouse et à diviser les Toulousains. Il leur appartient désormais de rassembler nos concitoyens », a-t-il réagi, visiblement ému. Dans une période de turbulences, les Toulousains ont préféré la stabilité incarnée par Jean-luc Moudenc à une nouvelle aventure.