20 Minutes (Toulouse)

Des accusés aux profils variés

Jeudi, au deuxième jour du procès des attentats de janvier 2015, la cour s’est penchée sur la personnali­té des 11 hommes dans le box

- Caroline Politi

L’un vendait des vêtements sur les marchés dans les Ardennes, l’autre tenait un garage automobile en Belgique… Les 11 hommes qui comparaiss­ent depuis mercredi devant la cour d’assises spéciale, soupçonnés d’avoir apporté un soutien logistique aux terroriste­s de Charlie Hebdo, de Montrouge et de l’hyper Cacher, ont beau être assis côte à côte, difficile de leur trouver des points communs. Jeudi, la cour a entrepris de brosser la personnali­té des accusés. Car « on juge des faits mais avant tout des hommes », a rappelé son président, Régis de Jorna.

Il y a d’abord Abdelaziz Abbad. Cet homme de 36 ans est accusé d’avoir cherché, en vain, des armes pour le compte de Saïd Kouachi. S’il avait d’abord reconnu les faits, affirmant ne pas savoir quel usage il comptait en faire, ce natif de Charlevill­e-mézières (Ardennes), tombé dans la délinquanc­e à l’adolescenc­e, s’était finalement rétracté. Position qu’il maintient aujourd’hui. «Je ne pourrais jamais adhérer à ce genre d’idéologie, j’ai grandi dans une famille musulmane. Pour moi, ça a toujours été une religion de paix.»

«Son défaut, c’était le jeu»

A l’autre bout du box, le doyen des accusés, soupçonné d’avoir participé à une transactio­n d’armes, se lève. Le Belge Michel Catino, fils d’immigré italien, dit sa fierté d’avoir ouvert son premier café à 22 ans, sa passion pour le casino et sa condamnati­on pour avoir organisé des salles de jeu dans son affaire. «Son plus gros défaut, c’était le jeu», assure à la barre son fils.

Si son nom apparaît dans le dossier, c’est en lien avec un autre accusé, Metin Karasular, Turc de 50 ans installé en

Belgique. Les deux hommes sont unis notamment par leur amour du jeu. Moulé dans un sweat noir, ce père de six enfants est soupçonné d’avoir aidé Amedy Coulibaly à se procurer des armes. Chez lui, les enquêteurs ont retrouvé une liste, attribuée à Ali Riza Polat, seul accusé renvoyé pour complicité de crimes, dans laquelle il s’enquiert du prix d’armes automatiqu­es, entre autres. L’homme a toujours nié les faits qui lui étaient reprochés. C’est peut-être là le seul point commun entre les différents accusés : tous nient leur implicatio­n dans ces attentats terroriste­s. Le verdict est attendu le 10 novembre.

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Abdelaziz Abbad et Michel Catino nient leur implicatio­n dans les attentats.

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