Des volontaires prêts à patrouiller pour éviter des mutilations
Des volontaires proposent aux propriétaires de centres équestres de les aider à faire des rondes pour protéger leurs chevaux
Lampes à la main, emmitouflés dans leur polaire, Ludovic et Cédric font le tour des 6 ha et vérifient que la douzaine de chevaux de ce centre équestre du secteur de Villefranchede-lauragais (Haute-garonne) se porte bien. Environ 200 enquêtes ont été ouvertes en France à la suite de ces mutilations d’équidés, parfois mortelles, qui ont eu lieu ces derniers mois.
Ce soir-là, Ludovic et Cédric sont à pied, mais il arrive souvent que cette mission, ils la remplissent au volant d’un véhicule tout-terrain. « On les compte, on vérifie qu’ils vont bien et n’ont pas de plaies », raconte Cédric, membre du collectif Solidarité-rando 4x4 Occitanie. Ce n’est pas par passion des écuries que cet habitant de Muret est venu prêter main-forte, mais par solidarité. L’action bénévole a pris forme sur les réseaux sociaux. Il y a encore quelques semaines, il ne connaissait ni Alexandra, la présidente du centre, ni Emilie, la monitrice.
Cette dernière ne le cache pas, depuis un bon mois, l’ambiance n’est pas vraiment la même chez les propriétaires de chevaux. «Il y a eu un cas signalé à cinq minutes d’ici et un à Revel. On est alors venu toutes les nuits, avec un camping-car pour assurer une présence », raconte cette passionnée. La fatigue s’est vite accumulée chez les propriétaires. Alors, lorsque Alexandra a entendu parler de ce groupe, elle a sauté sur l’occasion.
«Pas des cow-boys»
« Au départ, notre groupe est plutôt tourné sur les bivouacs, mais aussi sur l’entraide entre propriétaires de 4x4, raconte Charlotte, membre du collectif. Quand on a vu ce qui se passait, on s’est dit qu’on pouvait apporter notre aide. Depuis, on a énormément de demandes. Dès qu’on peut, sur nos temps libres, on y va pour relayer les propriétaires souvent épuisés.» Solidarité-rando 4x4 Occitanie a signalé sa présence à la gendarmerie, histoire que personne ne se trompe de cible. « Nous ne sommes pas des cow-boys, nous sommes là pour faire fuir, pas pour se mettre en danger. A chaque fois que nous intervenons sur site, nous le disons à la gendarmerie et nous donnons les identités et plaques d’immatriculation », poursuit Charlotte.
Parallèlement, la gendarmerie a, depuis plusieurs semaines, pris attache avec les centres équestres de la région. « Nous avons d’abord fait un recensement des professionnels et particuliers. Nous essayons aussi de passer systématiquement pour leur distribuer les informations », explique le colonel Xavier Wargnier, conseiller pour les affaires métropolitaines à la région de gendarmerie.
En Haute-garonne et dans les départements limitrophes, des cas ont déjà été signalés et les comportements suspects ont été, à chaque fois, vérifiés dans le cadre d’une procédure.