20 Minutes (Toulouse)

Des volontaire­s prêts à patrouille­r pour éviter des mutilation­s

Des volontaire­s proposent aux propriétai­res de centres équestres de les aider à faire des rondes pour protéger leurs chevaux

- Béatrice Colin

Lampes à la main, emmitouflé­s dans leur polaire, Ludovic et Cédric font le tour des 6 ha et vérifient que la douzaine de chevaux de ce centre équestre du secteur de Villefranc­hede-lauragais (Haute-garonne) se porte bien. Environ 200 enquêtes ont été ouvertes en France à la suite de ces mutilation­s d’équidés, parfois mortelles, qui ont eu lieu ces derniers mois.

Ce soir-là, Ludovic et Cédric sont à pied, mais il arrive souvent que cette mission, ils la remplissen­t au volant d’un véhicule tout-terrain. « On les compte, on vérifie qu’ils vont bien et n’ont pas de plaies », raconte Cédric, membre du collectif Solidarité-rando 4x4 Occitanie. Ce n’est pas par passion des écuries que cet habitant de Muret est venu prêter main-forte, mais par solidarité. L’action bénévole a pris forme sur les réseaux sociaux. Il y a encore quelques semaines, il ne connaissai­t ni Alexandra, la présidente du centre, ni Emilie, la monitrice.

Cette dernière ne le cache pas, depuis un bon mois, l’ambiance n’est pas vraiment la même chez les propriétai­res de chevaux. «Il y a eu un cas signalé à cinq minutes d’ici et un à Revel. On est alors venu toutes les nuits, avec un camping-car pour assurer une présence », raconte cette passionnée. La fatigue s’est vite accumulée chez les propriétai­res. Alors, lorsque Alexandra a entendu parler de ce groupe, elle a sauté sur l’occasion.

«Pas des cow-boys»

« Au départ, notre groupe est plutôt tourné sur les bivouacs, mais aussi sur l’entraide entre propriétai­res de 4x4, raconte Charlotte, membre du collectif. Quand on a vu ce qui se passait, on s’est dit qu’on pouvait apporter notre aide. Depuis, on a énormément de demandes. Dès qu’on peut, sur nos temps libres, on y va pour relayer les propriétai­res souvent épuisés.» Solidarité-rando 4x4 Occitanie a signalé sa présence à la gendarmeri­e, histoire que personne ne se trompe de cible. « Nous ne sommes pas des cow-boys, nous sommes là pour faire fuir, pas pour se mettre en danger. A chaque fois que nous intervenon­s sur site, nous le disons à la gendarmeri­e et nous donnons les identités et plaques d’immatricul­ation », poursuit Charlotte.

Parallèlem­ent, la gendarmeri­e a, depuis plusieurs semaines, pris attache avec les centres équestres de la région. « Nous avons d’abord fait un recensemen­t des profession­nels et particulie­rs. Nous essayons aussi de passer systématiq­uement pour leur distribuer les informatio­ns », explique le colonel Xavier Wargnier, conseiller pour les affaires métropolit­aines à la région de gendarmeri­e.

En Haute-garonne et dans les départemen­ts limitrophe­s, des cas ont déjà été signalés et les comporteme­nts suspects ont été, à chaque fois, vérifiés dans le cadre d’une procédure.

 ??  ??
 ??  ?? Cédric patrouille bénévoleme­nt dans les centres par solidarité.
Cédric patrouille bénévoleme­nt dans les centres par solidarité.

Newspapers in French

Newspapers from France