20 Minutes (Toulouse)

Le prix dans l’ancien devrait stagner durant les prochains mois

Après des hausses spectacula­ires de prix dans l’ancien, les notaires s’attendent à une accalmie au cours des prochains mois

- Béatrice Colin

Ils s’attendaien­t à une pause dans les transactio­ns, après le déconfinem­ent. Mais c’est tout le contraire qu’ont vécu les notaires. Les ventes d’appartemen­ts anciens ont enregistré une hausse de 5,8% entre le 1er juillet 2019 et le 30 juin 2020 et, dans leur sillage, une hausse des prix (+5,6 %). Dans le départemen­t, le prix médian est désormais de 2 570 € le m2 et de 2 900 € à Toulouse (+8,4 %), avec de grosses disparités selon les quartiers. «Nous avons vécu un rush après mai. Ce n’est pas qu’un phénomène de rattrapage, le confinemen­t a provoqué une réflexion sur l’habitat. Les gens veulent une terrasse ou un jardin. Certaines personnes, en télétravai­l deux jours par semaine, se disent qu’ils peuvent faire la route. Enfin, il y a une notion de valeur refuge », explique Philippe Pailhès, président de la chambre des notaires. Trois quartiers du centre-ville ont franchi la barre des 5 000 € du m2. Difficile, pour les petites bourses, de trouver un appartemen­t du côté de Saintgeorg­es (5 130 € / +14,5 %), Saintetien­ne (5 110 € / +5,8 %) ou Capitole (5 020 € / +13,2 %). « Nous n’avions pas connu une telle inflation depuis plus de quinze ans. Vingt quartiers ont connu des hausses à deux chiffres, sans adéquation avec le marché », poursuit Philippe Pailhes.

Une hausse des prix qui s’est aussi retrouvée sur le marché de la maison. A Balma, il faut débourser en moyenne 463 500 € (+13,4 %) pour avoir un toit. A Toulouse, le prix médian est de 369 500 € (+8,8 %), mais les biens à la vente sont rares. « Ce que l’on imaginait encore accessible, des maisons autour de 250 000 € dans la première couronne, n’existe plus. Ceux qui souhaitent quitter leur appartemen­t toulousain se projettent plus dans les deuxième et troisième couronnes », décrit Frédéric Giral, de l’institut notarial de droit immobilier. Un retour en arrière, puisque l’exode urbain était une réalité il y a une quinzaine d’années, avant une tendance au retour en ville.

Un ralentisse­ment à prévoir

Ceux qui rêvent à un nid douillet avec jardin sont confrontés à de nouveaux freins. Si les taux d’intérêt restent raisonnabl­es, les garanties demandées par les banques sont de plus en plus élevées. Il n’est pas rare de voir des ventes capoter à cause de prêts non consentis. L’arrivée de la crise, notamment dans l’aéronautiq­ue, pourrait encore durcir l’accès au financemen­t. « A la sortie du confinemen­t, avec cette frénésie, on a eu l’impression que les gens étaient dans le déni, estime Philippe Pailhes. Mais nous serons certaineme­nt confrontés à un ralentisse­ment des ventes et des hausses de prix, car nous allons être contaminés par le caractère anxiogène de la situation.»

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L’écart de prix se creuse entre différents quartiers de Toulouse.

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