L’allongement du délai de recours à l’avortement sème la zizanie à LREM
En langage « start-up », cher aux macronistes, on appelle cela se faire « challenger ». Des ex-députés marcheurs ont déposé une proposition de loi sur l’accès à l’avortement, discutée ce jeudi à l’assemblée. Les 15 députés du groupe Ecologie démocratie solidarité (EDS) dament ainsi le pion à la majorité, qui voulait porter elle-même ce texte dans le cadre d’un projet de loi.
Le texte propose l’allongement du délai pour avoir recours à une interruption volontaire de grossesse (IVG), passant de douze à quatorze semaines de grossesse. «Les femmes les plus précaires font des IVG plus tardivement, à cause d’un manque d’accès à l’information et de grandes disparités territoriales», explique à 20 Minutes la députée EDS Albane Gaillot, qui a déposé la proposition de loi mi-juillet. Le gouvernement a donné un avis défavorable sur ce texte, mais la plupart des députés La République en marche (LREM) devraient passer outre et voter pour.
« Il faut agir rapidement »
Le jeune groupe EDS a-t-il voulu piéger LREM ? Albane Gaillot s’en défend et invoque la volonté d’aller vite. «Il faut agir rapidement pour les femmes qui se trouvent en difficulté pour avorter », avance L’EX-LREM. Signe de leur soutien au texte, les députés LREM lui ont ajouté plusieurs articles, pour permettre aux sages-femmes de pratiquer des IVG chirurgicales, et supprimer le délai de quarante-huit heures entre l’examen psychosocial et l’acte.