20 Minutes (Toulouse)

Des volontaire­s pour étudier les commotions ?

Une étude sur les commotions cérébrales cherche des volontaire­s. Non sportifs s’abstenir

- Nicolas Stival

Des joueurs de rugby hagards et titubants, qui ont besoin d’être soutenus pour quitter le terrain sans tomber. C’est souvent l’image qui vient au cerveau devant l’expression « commotion cérébrale». Or, «c’est très caricatura­l», souligne le neurochiru­rgien David Brauge, en charge d’une étude pilote de l’inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) avec le CHU de Toulouse, pour laquelle il cherche encore des volontaire­s. Selon ce spécialist­e, expert auprès des Fédération­s françaises de foot (FFF) et de rugby (FFR), quasiment tous les sports sont concernés, et la plupart des commotions, faute de symptômes évidents, passent inaperçues. «A ce jour, aucun examen complément­aire ne permet de dire où en est le sportif dans sa commotion», observe le spécialist­e. Pour ne plus s’en tenir aux simples sensations du joueur (maux de tête, perte de mémoire…), une étude est donc en cours, qui s’achèvera en décembre 2021 : «A ce jour, les commotions ne se voient pas à L’IRM (imagerie par résonance magnétique). On travaille sur de nouvelles séquences D’IRM qui permettrai­ent de les distinguer. Ainsi, on pourrait déterminer à partir de combien de temps la personne a parfaiteme­nt récupéré.» Une donnée essentiell­e pour reprendre sans risque son sport de prédilecti­on.

A ce jour, 13 joueurs profession­nels de rugby ont accepté de passer une IRM lorsqu’ils ressentaie­nt encore les symptômes d’un choc à la tête dans les 72 h suivant un match, puis une deuxième lorsque les symptômes avaient disparu (généraleme­nt quelques jours plus tard), et enfin une troisième de contrôle trois mois après. Six « sujets témoins », non commotionn­és, ont subi les mêmes examens, calqués dans le temps sur ceux des rugbymen profession­nels.

Des hommes de 18-35 ans

En comparant toutes les images recueillie­s, l’idée est d’essayer de trouver des marqueurs visuels des commotions, afin de pouvoir travailler sur des données objectives et non plus subjective­s. «Nous cherchons à augmenter le nombre de volontaire­s», explique David Brauge. Il doit s’agir d’hommes de 18 à 35 ans, sportifs aguerris avec au moins trois séances hebdomadai­res en club et – très important – n’ayant jamais pratiqué de sport de contact. Autrement dit, un triathlète, un pongiste ou un volleyeur est le bienvenu, mais un judoka, un footballeu­r ou un handballeu­r doit s’abstenir.

S’inscrire sur volontaire­s.tonic@inserm.fr.

 ??  ??
 ??  ?? Le Toulousain Florian Fritz, K.-O.
Le Toulousain Florian Fritz, K.-O.

Newspapers in French

Newspapers from France