20 Minutes (Toulouse)

Animaux et objets à la loupe d’un nanosatell­ite local

Le premier nanosatell­ite made in Toulouse, qui vient d’être mis en service, traque des animaux ou objets toujours plus minuscules

- Béatrice Colin

Il pèse un peu plus de 26 kg quand ses grands frères sont dix fois plus lourds et encombrant­s. Pourtant, comme eux, Angels est un petit bijou de technologi­e spatiale. Et surtout un concentré. En orbite à 500 km autour de la Terre depuis le mois de décembre, il est le premier nanosatell­ite fabriqué en France à être mis en service. Après une batterie de tests, celui qui fait office de prototype vient d’être mis en service. Cette grosse boîte à chaussures va pouvoir notamment améliorer la connexion des balises Argos, et des objets connectés en général, aux stations terrestres grâce à un instrument embarqué.

Depuis quarante ans, le Centre national d’études spatiales (CNES) et sa filiale Collecte localisati­on satellites (CLS) localisent et collectent des données grâce aux fameuses balises et à plusieurs satellites. « Avec Angels, nous allons pouvoir développer de nouvelles balises, plus petites, pour pouvoir suivre plus d’espèces, explique Yann Bernard, directeur des applicatio­ns environnem­ent et climat à CLS.

«Nous suivons 8000 animaux, nous espérons doubler ce chiffre d’ici 5ans.»

Yann Bernard, directeur des applicatio­ns environnem­ent et climat à CLS

Aujourd’hui, nous suivons 8000 animaux, nous espérons doubler ce chiffre d’ici cinq ans. Ce nanosatell­ite est plus performant, il écoute mieux et est en capacité d’entendre de plus petites balises qui, elles, auront des batteries qui durent plus longtemps. Le signal des balises au sol peut atteindre Angels avec une puissance d’émission de 100 milliwatts, soit cinq fois moins que ce qui est nécessaire actuelleme­nt.

Mais au-delà du suivi des animaux, tout l’enjeu pour CLS est aussi de pouvoir traquer les sources de pollution, notamment maritimes. Que ce soit par la pose de balises miniatures sur les filets de pêche perdus en mer ou au sein de nappes d’hydrocarbu­res. D’ici trois ans, le prototype Angels sera rejoint par une flotte de 25 autres nanosatell­ites, du même gabarit, fabriqués à Toulouse par la société Héméria. Ils feront tous partis de la constellat­ion Kinéis, spécialisé­e dans l’informatio­n de localisati­on en temps réel et l’internet des objets (IOT), du conteneur au randonneur. « Ces nanosatell­ites sont moins chers à faire et moins chers à lancer. Avec la miniaturis­ation, on optimise tout ce qu’on peut, on va à l’essentiel, tout en restant performant pour suivre tout type d’objets partout sur la planète », assure Alexandre Tisserant, le patron de Kinéis.

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Le nanosatell­ite vient d’être mis en service avec une constellat­ion de 25 autres.

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