L’outre-mer a trouvé son créneau avec Nella Bipat
La présentatrice des «Témoins d’outremer », Nella Bipat, est ravie d’attirer un plus large public
Lancée sur la disparue France O en 2016, l’émission « Les Témoins d’outremer » s’est trouvé un nouveau foyer depuis un an sur France 3. Une migration réussie pour ce rendez-vous d’actualité quotidien (du lundi au vendredi à 8h40) et participatif, spécialisé dans les territoires ultramarins. La journaliste et animatrice Nella Bipat revient sur l’importance de normaliser la voix des outre-mer dans les médias français.
Vous présentez « Les Témoins d’outre-mer » depuis deux saisons, quelle est la spécificité de cette émission ?
C’est une émission généraliste dont le but est de valoriser les patrimoines des outre-mer. On y arrive à travers des portraits. Chaque jour, nous avons une séquence autour d’une personne qui réussit dans les outre-mer. On parle aussi des monuments, de l’histoire, des grands hommes et des grandes femmes des outre-mer. J’ai une chronique dans laquelle j’explique un terme du vocabulaire ou un nom de lieu. On valorise aussi des thèmes comme la solidarité, la jeunesse. Le dernier aspect, c’est la diaspora. Un portrait autour d’un ou d’une Ultramarine qui oeuvre dans l’hexagone. C’est ça, «Les Témoins d’outre-mer». On jette des ponts.
Avez-vous été peinée par la disparition de France O ?
(Rires) Franchement, j’aimerais bien connaître l’ultramarin qui n’a pas été peiné par la fin de France O. Mais ce n’est plus l’enjeu. Aujourd’hui, ce qui se joue, c’est la normalisation de la visibilité des outre-mer. Moi, j’ai cette chance, je suis sur un média national, je parle à tous les publics. Aujourd’hui, il n’y a pas que mon émission. Les lignes sont en train de bouger, à nous de rester vigilants.
Vous avez observé une évolution sur les représentations des outre-mer depuis le début de votre carrière ?
Oui ! Vous avez Kareen Guiock tous les midis sur M6, on a Harry Roselmack sur TF1, Patrice Férus sur Tv5monde et bientôt Karine Baste-régis au « 13 Heures » de France 2. C’est beau, parce que ce sont des gens compétents. Il y a toujours eu des Ultramarins qui sortaient d’école de journalisme, il y avait Audrey Pulvar et Christine Kelly sur le service public. Ce qui a changé aujourd’hui, c’est qu’on a un faisceau convergent dans les contenus proposés et dans les visages. Ça ne veut pas dire que tout va bien, mais il y a eu du changement.