Les hôpitaux inquiets face au risque de saturation
Une aggravation rapide des indicateurs épidémiques est constatée
Depuis le 1er septembre, il y a eu autant d’hospitalisations et de décès de patients atteints du Covid-19 au CHU de Toulouse que lors de la première vague. Vendredi, 133 personnes y étaient hospitalisées, dont 24 en réanimation et 11 en soins intensifs. « En un mois, l’occitanie est passée de 200 à 600 nouvelles hospitalisations par semaine », a indiqué l’agence régionale de santé. Sur le front des tests PCR, les nouvelles ne sont pas plus réjouissantes, le taux d’incidence est désormais à 306,2 pour 100000 habitants en Haute-garonne. D’où l’extension du couvre-feu sur l’ensemble du département depuis samedi.
Un couvre-feu, quels effets ?
« La tension est plus élevée que la semaine dernière, d’autant que, contrairement au printemps, les opérations ne sont pas toutes déprogrammées », souligne Béatrice Riu-poulenc, cheffe du service de réanimation à l’hôpital Purpan.
«En temps normal, hors épidémie, 80% des lits de réanimation sont occupés. Là, près de 45% des lits de réanimation d’occitanie sont pris par des patients Covid-19, ça ne peut que créer de la complexité », poursuit sa collègue Muriel Alvarez, infectiologue au CHU de Toulouse.
Pour l’heure, les effets du couvre-feu ne se sont pas fait ressentir. Lors du confinement, il avait fallu plus de quinze jours pour voir la courbe ascensionnelle en Haute-garonne atteindre un plateau. Et si le taux de reproduction du virus (qui est de 1,25 à Toulouse, soit une personne contaminée en infecte en moyenne 1,25) baisse. « S’il reste à ce niveau, d’ici trois semaines, nous assisterons à un doublement des cas graves et des hospitalisations », avertit Béatrice Riu-poulenc.