20 Minutes (Toulouse)

Sortis de crise

Le coronaviru­s et les mesures prises pour enrayer l’épidémie affectent l’économie. Mais des entreprise­s trouvent de nouveaux débouchés.

- Nicolas Stival

Quand le confinemen­t a été décidé, le 17 mars, les créateurs de Morio ont tout autant tremblé que l’ensemble des Français. « On n’a pas vu ça tout de suite comme une opportunit­é, indique Jean Venet, cofondateu­r de cette entreprise de cinq salariés, qui sécurise les flottes de vélos électrique­s de collectivi­tés locales comme la ville de Besançon, de loueurs saisonnier­s ou d’entreprise­s de livraison. D’autant que toutes les petites boîtes sont fragiles. »

Mais cette start-up née en mars 2017 à Lyon, avant de migrer quelques mois plus tard à Toulouse, attirée par un « écosystème » propice, bénéficiai­t d’un énorme atout, synthétisé par son cofondateu­r de 31 ans, associé à Adrien Rambaud (29 ans) : « Nous évoluons dans un secteur qui n’est pas l’avenir, mais déjà le présent. » Une belle commande engrangée juste avant la fermeture du pays avait déjà assuré un avenir à court terme à Morio, qui équipe chaque vélo électrique de ses clients d’une carte électroniq­ue faisant office de traceur, pratique en cas de vol.

« Nous amassons des informatio­ns en temps réel pour permettre de retrouver le vélo le plus vite. » Jean Venet, cofondateu­r Morio

« Pendant le confinemen­t, on a senti le marché tressailli­r, poursuit Jean Venet. Et lors du déconfinem­ent, ça n’a fait que parler vélo ! On disait qu’il fallait éviter les transports en commun, mais aussi les voitures, pour ne pas engorger les villes. Nous étions assez mûrs pour répondre à une grosse augmentati­on de la demande. » Car qui dit « plus de vélos » dit aussi « plus de vols de vélos », une conséquenc­e identifiée comme l’un des principaux freins à l’abandon du siège auto pour la selle de bicyclette… Pour la première fois cette année, Morio, installé à la « Cité » des start-up, à Montaudran, devrait être rentable. Ses responsabl­es tablent sur un chiffre d’affaires de 100 000 € en 2021, 500 000 € en 2021 et un million en 2022. Avant le « boom », les 3 000 traceurs fraîchemen­t commandés à son partenaire Syselec auraient dû couvrir les besoins jusqu’en août 2021. Ils devraient finalement être tous livrés d’ici au mois de mars. Cette année, l’entreprise a rajouté une option « assurance » à son offre, qui comprend donc le traceur caché sur le vélo. Un GPS détecte la position du deux-roues signalé volé, avec un accéléromè­tre pour affiner les données. « Nous amassons un maximum d’informatio­ns en temps réel pour permettre de le retrouver le plus vite possible », décrit Jean Venet. Morio s’adresse seulement aux entreprise­s disposant au minimum d’une dizaine de vélos. « Nous sommes les chiens de berger de la flotte, explique le cofondateu­r. Un berger avec un seul mouton n’a pas besoin de chien. »

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A nos lecteurs. Retrouvez votre journal «20 Minutes» jeudi dans les racks. En attendant, vous pouvez suivre toute l’actualité sur l’ensemble de nos supports numériques.
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Adrien Rambaud et Jean Venet sont les cofondateu­rs de Morio.

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