20 Minutes (Toulouse)

Erdogan accusé d’attiser le feu

- V.V.

« Macron a besoin de se faire soigner. » Des rodomontad­es, Recep Erdogan est passé aux menaces à peine voilées. Ce week-end, il a ainsi mis en doute la « santé mentale » du chef de l’etat français à deux reprises, suscitant une crise diplomatiq­ue. De son côté, la présidence française a dénoncé des propos inacceptab­les et rappelé l’ambassadeu­r de France à Ankara. « Erdogan est en tête du peloton qui met de l’huile sur le feu, pense Anne-sophie Sebban-bécache, docteure en géopolitiq­ue. Nous n’avons pas attendu ce week-end pour voir qu’il tente d’étendre son influence. »

«Rassurer leurs soutiens»

Une nécessité plus qu’une réelle volonté. «Erdogan est en échec sur sa géopolitiq­ue extérieure et plombé par le contexte socioécono­mique en interne, explique Frédéric Encel. Il montre donc les muscles pour tenter de rassurer son peuple. » Comme le font, d’après lui, les mouvements les plus intégriste­s au Qatar ou au Koweït. « S’ils s’essuient les pieds sur le paillasson français, c’est avant tout pour rassurer leurs soutiens, poursuit le spécialist­e du Moyen-orient. C’est un message de politique intérieure. » Que l’on pourrait encore entendre résonner quand le gouverneme­nt présentera son projet de loi pour lutter contre les séparatism­es, le 9 décembre. Dimanche, la France a appelé les gouverneme­nts des pays concernés à faire cesser les appels au boycott et à manifester, provenant d’une « minorité radicale ». Le Quai d’orsay a souligné avoir mobilisé le réseau diplomatiq­ue français «pour rappeler et expliquer [aux autres pays] les positions de la France en matière de libertés fondamenta­les et de refus de la haine».

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