Un pan d’histoires derrière les murs de Saint-michel
Le Castelet, rénové, ouvre pour la première fois ses portes au public
La grande porte et la silhouette médiévale du bâtiment ne sont qu’un avantgoût. Un préambule aux tristes histoires qu’ont renfermées les murs d’enceinte de la prison Saint-michel, à Toulouse, depuis la construction de l’édifice au XIXE siècle, jusqu’à la « grande évasion », sous escorte, des détenus vers la nouvelle maison d’arrêt de Seysses en 2003, en passant par la détention et l’exécution des prisonniers politiques sous l’occupation. Ce jeudi, pour la première fois, la mairie doit ouvrir à la visite*, gratuitement, le Castelet rénové : le bâtiment de briques roses de l’entrée, avec ses tours carrés qui constituaient l’antichambre de la prison et le QG de l’administration pénitentiaire.
On y entre par la cour d’honneur. L’oeil est attiré par le poteau d’exécution, qui est authentique mais dont on ne sait s’il était vraiment placé là. «Des résistants ont été exécutés ici même par l’occupant allemand et ses complices français», rappelle
Jean-luc Moudenc (LR), le maire de Toulouse. Mais le Castelet n’est pas qu’un simple rappel mémoriel. C’est aussi un musée, interactif. Histoire de l’administration pénitentiaire, témoignages de détenus, rappel des grandes figures historiques : on peut picorer dans chaque aile des grains d’histoire ou explorer plus en profondeur grâce aux stylets tactiles. « Trois médiateurs sont présents en permanence, sur le modèle canadien de la maraude », précise Francis Duranthon, le directeur des musées de la ville de Toulouse.
Projet de Cité de la musique
Par ailleurs, le projet, évoqué pour la première en janvier 2014 par Jean-luc Moudenc, de transformer la prison en Cité de la musique est toujours d’actualité. Le préfet et le maire sont désormais d’accord sur un prix : 5,5 millions d’euros. Le projet prévoit un auditorium de 2000 places pour l’orchestre national du Capitole et un jardin public, «dans un quartier où il n’y a pas beaucoup d’espaces verts».