«Trouver un objectif pour positiver»
Le psychiatre Nicolas Franck, qui publie l’essai Covid-19 et détresse psychologique* (éd. Odile Jacob), alerte sur la santé mentale des Français et donne quelques conseils pour mieux vivre cette nouvelle période de confinement.
Etes-vous inquiet pour les services de psychiatrie, qui risquent de se retrouver avec une « vague » de nouveaux patients ?
Evidemment. C’est indispensable de mettre des moyens supplémentaires et de réorganiser les services. Sinon, une partie de la population va rester en souffrance, donc se mettre en danger et être moins productive.
Craignez-vous que ce reconfinement soit plus difficile à supporter que le premier ?
Oui. Tout d’abord, certains souffrent encore de séquelles du premier confinement. D’autre part, nous entrons dans la période de moindre luminosité – nous sommes passés à l’heure d’hiver –, propice aux dépressions saisonnières.
Que mettre en place, au quotidien, pour mieux supporter psychologiquement cette période ?
Pour reprendre le contrôle, on peut trouver une activité liée au confinement : se mettre à la cuisine, inventer des activités intérieures, introspectives. C’est bien de trouver un objectif qui permette de positiver et de le partager avec d’autres. L’attention aux autres, la solidarité peuvent aussi aider à se sentir utile et à rebooster l’estime de soi. Par ailleurs, c’est très important pour la santé physique et mentale de continuer à faire du sport. L’autre conseil, c’est de garder un rythme régulier pour ce qui est du sommeil et de l’alimentation.