Les restrictions anticovid examinées à la loupe
Le laboratoire de virologie de Toulouse a publié une étude qui détaille l’impact des mesures
Port du masque obligatoire, fermeture des bars, couvre-feu. Une étude scientifique menée par le CHU de Toulouse, et publiée dans Science Direct, prouve l’efficacité de certaines mesures dans la lutte contre la diffusion du coronavirus. Chloé Dimeglio, biostatisticienne au laboratoire de virologie du CHU de Toulouse, vient de démontrer, grâce à ses modèles mathématiques, que si ces restrictions n’avaient pas été prises, les services de réanimation de la Ville rose seraient déjà en tension. Elle s’est ainsi penchée sur l’impact des arrêtés municipaux et préfectoraux sur la grande agglomération toulousaine, soit 1 million de personnes environ. «On s’aperçoit qu’en mettant la contrainte du masque obligatoire sur les berges de la Garonne et certains lieux très fréquentés de Toulouse dès le 5 août, on contraint pas mal la circulation du virus, détaille Chloé Diméglio. En fin de saison estivale, on était sur une contrainte appliquée à la circulation du virus d’à peu près 18%, ce qui n’est pas énorme. Avec le port du masque obligatoire dans certaines zones, on passe à une contrainte de 25%.» Derrière ces pourcentages se cache surtout une tendance en ce qui concerne le pic d’infections, une donnée très importante pour les services hospitaliers et, notamment, la saturation des services de réanimation.
«La contrainte s’alourdit»
« A partir du moment où l’on va mettre en place les mesures prises juste avant le couvre-feu, c’est-à-dire la fermeture de certains espaces publics, le couvre-feu dans les bars et restaurants le 26 septembre, la contrainte s’alourdit, affirme la biostatisticienne. On passe à 35 % de contrainte sur la diffusion du virus. » D’ici une dizaine de jours, elle pourra dire, grâce à son modèle et aux données en temps réel de cas positifs recensés sur l’aire urbaine, si le confinement acte II a eu un impact sur la circulation du coronavirus.