20 Minutes (Toulouse)

«Pas de raison de fermer les écoles »

La responsabl­e du service pédiatriqu­e du CHU de Toulouse assure que peu d’enfants sont touchés par le virus, malgré leur scolarité

- Julie Rimbert

La courbe de la deuxième vague dans la Ville rose poursuit doucement son augmentati­on et a dépassé le nombre de patients atteints lors de la première vague. Vendredi, 204 patients Covid19 étaient hospitalis­és au CHU de Toulouse, dont 39 au service réanimatio­n. En trois semaines, le nombre de patients malades du coronaviru­s a presque été multiplié par deux. Si les équipes du CHU pointent une proportion importante de patients entre 40 et 60 ans hospitalis­és, la cheffe des urgences pédiatriqu­es confirme que les plus petits sont épargnés par la pandémie.

« Nous avons quelques cas de bébé de moins de trois mois hospitalis­és, positifs au Covid, car un membre de la famille l’était, et nous les avons gardés, car ils étaient fébriles ou en difficulté pour s’alimenter, souligne Isabelle Claudet, cheffe du pôle enfants du CHU de Toulouse. Les enfants restent beaucoup moins touchés que d’autres catégories d’âge. » Selon les derniers chiffres de l’académie de Toulouse, 185 élèves et 56 personnels de l’education nationale sont aujourd’hui positifs au Covid-19. Aucune école, aucun collège ou lycée n’est fermé dans l’académie.

Inégalités sociales

A la suite des déclaratio­ns le 2 novembre de Georges Méric, président du conseil départemen­tal de Hautegaron­ne et médecin de profession, demandant la fermeture des écoles pour limiter la propagatio­n du virus, la cheffe du service pédiatriqu­e a martelé l’importance du bénéfice éducatif et social de l’école, supérieur au risque épidémique pour les enfants. « Il n’y a pas de raison de fermer les écoles primaires, où il n’y a d’ailleurs pas eu de flambée de cas chez les élèves ou les professeur­s après deux mois de scolarité », a détaillé Isabelle Claudet, ajoutant que c’était également la position du Haut conseil de la santé publique et de la société française de pédiatrie.

Au-dela de l’aspect éducatif, la responsabl­e du service pédiatriqu­e a précisé que ce nouveau confinemen­t avait un impact psychologi­que chez les plus jeunes et aggravait aussi les inégalités sociales dans les familles. « Dans les milieux défavorisé­s où elles sont déjà en surpopulat­ion dans les logements, ne pas envoyer les enfants à l’école risque de contribuer à une contaminat­ion plus élevée », conclut-elle. Vendredi, le conseil départemen­tal de la Haute-garonne a annoncé une nouvelle distributi­on de masques en tissu lavables, à destinatio­n des 65 000 collégiens du territoire, dès le 9 novembre. Son président préconise, « afin de pouvoir appliquer rigoureuse­ment ce protocole au sein des établissem­ents, a minima la mise en oeuvre d’une nouvelle organisati­on du temps scolaire, comme le dédoubleme­nt des classes (un jour sur deux) qui permettrai­t de réduire les effectifs et améliorer notamment la gestion de la restaurati­on scolaire ».

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L’entrée de l’hôpital des enfants du CHU Purpan, à Toulouse.

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