Les montagnes des Pyrénées de moins en moins glacées
Cette année encore, les sites des Pyrénées ont perdu du terrain
Les années se suivent et se ressemblent pour la quinzaine de « petits» glaciers des Pyrénées : ils ont encore reculé cette année, de 8,10 m, en moyenne, selon l’association Moraine. Ses spécialistes bénévoles, montagnards aguerris, en sont à leur 18e campagne de sondage. Tous les ans au mois de mai, ils chaussent leurs crampons et retournent à leurs balises pour mesurer le manteau de glace accumulé durant l’hiver. Puis ils y reviennent tous les mois d’été, mesurant la fonte et livrant aux spécialistes mondiaux du climat leurs dernières données. Précieuses, car les glaciers des Pyrénées, à la différence de leurs cousins alpins, sont particulièrement «fragiles» et sensibles au réchauffement climatique du fait de leur petite taille. « Ils n’ont pas de marge de manoeuvre pour s’équilibrer, rappelle Pierre René, glaciologue et président de l’association. Ils ne peuvent pas puiser dans la glace fabriquée à très haute altitude comme dans les Alpes. »
Après un été chaud, alors que les « épisodes extrêmes se multiplient », la campagne 2020 confirme une fonte qui semble irrémédiable. « Chaque année, ce sont 3,6 ha de glace qui disparaissent », alerte l’association Moraine. En 2002, les glaciers pyrénéens couvraient 140 ha. Leur surface globale est désormais de 79 ha, 45 % de moins. A titre d’exemple, le seul glacier de Boum, dans le Luchonnais (Haute-garonne) s’étendait sur 8 ha en 2000. Il s’est aujourd’hui rétracté sur 3,5 ha, à peine. Si les épaisseurs de glace ont réservé peu de surprises cette année, Pierre René a toutefois relevé que les glaciers de la partie occidentale de la chaîne ont mieux résisté. « On peut penser que l’influence océanique a assuré un réservoir d’humidité, entraînant davantage de précipitations », avance le glaciologue, laissant aux climatologues le soin de tirer des conclusions définitives.
La fin des glaciers en 2050 ?
D’après leurs calculs actuels, la disparition des glaciers des Pyrénées est programmée aux alentours de 2050. L’association Moraine n’aura alors plus rien à mesurer.