Pour la présidente de Sidaction, « un traitement qui pourrait induire les rémissions est une priorité »
La présidente de Sidaction, Françoise Barré-sinoussi, rappelle qu’on ne guérit pas de la maladie
Avec son logo ruban rouge, Sidaction est connue de tous. En revanche, les mécanismes du sida, la prise en charge de la maladie et les défis de la recherche sont moins clairs pour le grand public. A l’occasion, mardi, de la Journée internationale de lutte contre le sida, Françoise Barré-sinoussi (photo), présidente de Sidaction, participera lundi à une soirée spéciale sur France 3 (lire l’encadré), dont 20 Minutes est partenaire.
Depuis la création de Sidaction en 1994, comment les traitements contre le VIH ont-ils évolué ?
La prise en charge thérapeutique a beaucoup évolué. A la fin des années 1990, les patients devaient prendre des dizaines de comprimés chaque jour. Aujourd’hui, un comprimé par jour suffit. En outre, la performance de ces médicaments est telle qu’elle entraîne une charge virale indétectable : les patients ne transmettent plus le virus.
Quelles sont les nouvelles pistes thérapeutiques explorées ?
Grâce aux trithérapies, il est possible de vivre avec le VIH. C’est évidemment un point positif, mais c’est un traitement à prendre à vie. Or, les patients le disent, c’est compliqué d’être adhérent à ce traitement toute la vie. L’une des priorités est de développer des traitements qui pourraient induire une rémission.
Dans le contexte actuel de pandémie du Covid-19, qu’attendez-vous de cette Journée de lutte internationale contre le sida ?
Les gens n’ont plus conscience du danger. Il y a une démobilisation du grand public, mais elle existait avant le Covid-19. Par la voie du Sidaction, nous nous battons pour soutenir la recherche et les associations, qui apportent beaucoup aux personnes touchées par l’infection.
Quelles sont les conséquences de cette démobilisation ?
Les nouveaux cas d’infection en France touchent les jeunes, mais aussi des personnes de plus de 50 ans. S’ils s’infectent, c’est qu’ils ne prennent plus de précautions. Mais pourquoi ? Notre dernière enquête annuelle montre que 23 % des jeunes se sentent mal informés et pensent même que l’on guérit du sida, or on n’en guérit pas ! Cette mésinformation montre combien il faut réactualiser la communication et l’information sur le VIH.