Jean-luc Mélenchon espère « convaincre en chemin »
Le candidat de LFI à la présidentielle, Jean-luc Mélenchon, répond à «20 Minutes»
A gauche, il s’est lancé le premier. Jean-luc Mélenchon est candidat à l’élection présidentielle de 2022 et organise son premier meeting de campagne. Cette réunion publique se tiendra samedi, en ligne, crise sanitaire oblige. Le patron de LFI a répondu aux questions de 20 Minutes.
Pourquoi organisez-vous un meeting numérique maintenant ?
La démocratie ne doit pas être mise entre parenthèses par la pandémie. Qui prend les décisions ? Pourquoi rouvrir ceci et pas cela ? Pourquoi n’y a-t-il pas assez de lits d’hôpitaux ? Les gens ont la tête dans ces questions politiques ! C’est le moment d’intervenir.
Olivier Faure, premier secrétaire du PS, a proposé mardi un « contrat de coalition » aux autres formations de gauche pour la présidentielle de 2022. Que répondez-vous ?
Je n’ai rien compris ! Les socialistes veulent donner l’impression qu’ils sont très unitaires et que les autres ne le sont pas, moi en particulier. J’ai proposé à deux reprises de faire une fédération populaire. Pour seule réponse, je n’ai eu que des injures. Ce n’est pas en nous maltraitant ou en nous insultant comme l’a fait Olivier Faure que nous pourrons avancer. Notre sujet ce n’est pas le PS, c’est le peuple qu’il a dégoûté de la gauche.
Vous ne participerez donc pas à la « primaire des idées » ?
C’est une idée ridicule. Qu’est-ce que ça veut dire, une «primaire des idées»? Un congrès à ciel ouvert? A quoi sert le PS si n’importe quel passant dans la rue peut fixer son programme ? Les idées, il faut les prendre au sérieux.
Comment alors élargir votre base électorale ?
J’espère bien convaincre en chemin. J’observe déjà que nos idées avancent. Sur l’annulation de la dette publique, il y a maintenant aussi Arnaud Montebourg. Sur les violences policières, beaucoup de pleutres étaient cachés sous la table quand on tabassait les « gilets jaunes ». A présent, beaucoup comprennent le risque du fossé qui se creuse entre la police et la population. J’insiste : il s’agit de construire une majorité d’adhésion à un programme.
Le gouvernement porte-t-il une responsabilité dans les violences survenues ces derniers jours ?
Sa responsabilité est totale. Le régime est devenu autoritaire et il y a eu un franchissement de seuil ces jours derniers, avec la loi «Sécurité globale». La violence policière devient la règle, comme place de la République, lundi soir. Une reprise en main républicaine de la police s’impose!