Sans Fourcade, les Bleus ne sont pas sans objectifs
Orpheline du néoretraité Martin Fourcade, l’équipe de France aborde cette nouvelle saison avec des objectifs élevés
On ne sait pas encore à quoi ressemblera le monde d’après Covid-19, mais on commence déjà à se faire une idée de ce que sera le monde du biathlon après Martin Fourcade, alors que la nouvelle saison commence samedi, à Kontiolahti, en Finlande. Orpheline de son glouton de leadeur, passé tout près l’an passé de remporter un dernier gros globe avant de ranger les skis (Boe l’a devancé de deux points au classement général), l’équipe de France de biathlon se prépare à changer d’ère.
Et il n’y a qu’à jeter un rapide coup d’oeil au classement de la dernière Coupe du monde (Quentin Fillon Maillet 3e, Emilien Jacquelin 5e, Simon Desthieux 6e) pour se convaincre qu’on a encore du très beau linge sur la ligne de départ. L’ancien biathlète Simon Fourcade acquiesce. « Ce n’est pas dit que, parce que Martin n’est plus là, Johannes Boe va s’imposer avec une facilité déconcertante. Je pense, au contraire, que ça peut libérer de nouvelles vocations pour d’autres athlètes. Certains vont certainement se sentir plus investis, à eux de se responsabiliser.»
« On ne remplacera pas le palmarès de Martin, c’est presque une évidence. » Vincent Vittoz, entraîneur
Pour l’aîné des Fourcade, ils sont prêts à reprendre le flambeau du frangin. «On les voit performer depuis un certain nombre d’années maintenant. Quentin, on sent qu’il a envie de s’affirmer comme le nouveau leadeur de cette équipe, mais Emilien va aussi avoir son mot à dire (…) Et il y a Simon, qui a certainement un caractère plus réservé, mais qui n’aspire pas moins à jouer un rôle cette saison.» Interrogé sur son nouveau rôle, Fillon Maillet ne se cache pas, mais il sait qu’à l’arrivée, c’est la course qui va mettre tout le monde d’accord. « C’est vrai qu’on m’a donné la casquette de leadeur de par mes bons résultats la saison dernière, et ça me va bien, mais ça va aussi dépendre des résultats des premières courses. (…) J’espère qu’on sera encore plus forts cette saison et qu’on pourra encore plus rivaliser avec Johannes [Boe]. » «On ne se passe pas de Martin du jour au lendemain si facilement, admet quand même l’entraîneur, Vincent Vittoz. Ça fait des repères en moins, notamment au niveau de la forme, pour se jauger.» En tout cas, la feuille de route est claire : «On considère tous les athlètes sur le même niveau, on ne veut négliger personne, enchaîne Vittoz. L’objectif, c’est de monter un gros collectif. On ne remplacera pas le palmarès de Martin, c’est presque une évidence, mais on sait qu’on a des athlètes de valeur pour être encore une nation phare du biathlon mondial. »
Sauf catastrophe et autres galères liées au Covid, la hiérarchie en place la saison dernière ne devrait pas changer, la France et la Norvège semblant à nouveau bien parties pour se servir avant les autres au grand buffet des victoires.