20 Minutes (Toulouse)

De nouveaux traitement­s testés au CHU de Toulouse

Le plasma et un antiviral suscitent de l’espoir

- Béatrice Colin

L’annonce de l’arrivée de plusieurs vaccins contre le SARS-COV2 ferait presque oublier qu’il y a une autre piste sur laquelle les chercheurs se penchent : trouver un traitement efficace contre ce coronaviru­s. A Toulouse, les médecins ont fait une croix depuis le printemps sur l’hydroxychl­oroquine, un temps utilisé dans le cadre de l’essai clinique internatio­nal Discovery, auquel participe le CHU de la Ville rose. Il a été interrompu au même titre que le Lopinavir. Le Remdesivir, assez décrié, reste prescrit aux patients volontaire­s, uniquement dans le cadre de l’essai Discrovery. Au total, 34 patients ont intégré la cohorte de l’essai sur les 1224 au niveau internatio­nal. Pierre Delobel, chef du service des maladies infectieus­es et tropicales, a par contre plus d’espoirs concernant deux autres essais, lancés récemment. Le premier, initié par L’AP-HP, a démarré en novembre et consiste à transfuser une seule fois du plasma de convalesce­nts à une centaine de patients infectés par le Covid, dont deux d’ores et déjà à Toulouse. Un traitement que le CHU de Toulouse avait déjà utilisé hors essai clinique, à titre ponctuel, sur des patients qui avaient un déficit immunitair­e. «On a eu l’impression que ça fonctionna­it», estime le praticien, sans tirer pour autant une conclusion.

Une enzyme inhibée

Le CHU mise aussi sur le MK 4 482, le Manulpinav­ir, un antiviral mis au point par le laboratoir­e allemand Merck. Il s’administre sous forme de cachets à prendre durant cinq jours. Il inhibe une enzyme du virus qui l’aide à se multiplier. En attendant les conclusion­s, les équipes du CHU utilisent les traitement­s qui ont fait leurs preuves. « Ce qui marche, c’est la cortisone, la déxaméthas­one, quand on la donne au bon moment chez les bons patients ayant un marqueur inflammato­ire, c’est l’arme majeure de la prise en charge actuelle», tranche le chef de service. Ce traitement a permis d’éviter le passage en réanimatio­n. Tout comme l’oxygène à haut débit, « une avancée thérapeuti­que qui permet d’éviter l’intubation », conclut Pierre Delobel.

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Au CHU de Toulouse, le 15 octobre.

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