De nouveaux traitements testés au CHU de Toulouse
Le plasma et un antiviral suscitent de l’espoir
L’annonce de l’arrivée de plusieurs vaccins contre le SARS-COV2 ferait presque oublier qu’il y a une autre piste sur laquelle les chercheurs se penchent : trouver un traitement efficace contre ce coronavirus. A Toulouse, les médecins ont fait une croix depuis le printemps sur l’hydroxychloroquine, un temps utilisé dans le cadre de l’essai clinique international Discovery, auquel participe le CHU de la Ville rose. Il a été interrompu au même titre que le Lopinavir. Le Remdesivir, assez décrié, reste prescrit aux patients volontaires, uniquement dans le cadre de l’essai Discrovery. Au total, 34 patients ont intégré la cohorte de l’essai sur les 1224 au niveau international. Pierre Delobel, chef du service des maladies infectieuses et tropicales, a par contre plus d’espoirs concernant deux autres essais, lancés récemment. Le premier, initié par L’AP-HP, a démarré en novembre et consiste à transfuser une seule fois du plasma de convalescents à une centaine de patients infectés par le Covid, dont deux d’ores et déjà à Toulouse. Un traitement que le CHU de Toulouse avait déjà utilisé hors essai clinique, à titre ponctuel, sur des patients qui avaient un déficit immunitaire. «On a eu l’impression que ça fonctionnait», estime le praticien, sans tirer pour autant une conclusion.
Une enzyme inhibée
Le CHU mise aussi sur le MK 4 482, le Manulpinavir, un antiviral mis au point par le laboratoire allemand Merck. Il s’administre sous forme de cachets à prendre durant cinq jours. Il inhibe une enzyme du virus qui l’aide à se multiplier. En attendant les conclusions, les équipes du CHU utilisent les traitements qui ont fait leurs preuves. « Ce qui marche, c’est la cortisone, la déxaméthasone, quand on la donne au bon moment chez les bons patients ayant un marqueur inflammatoire, c’est l’arme majeure de la prise en charge actuelle», tranche le chef de service. Ce traitement a permis d’éviter le passage en réanimation. Tout comme l’oxygène à haut débit, « une avancée thérapeutique qui permet d’éviter l’intubation », conclut Pierre Delobel.