Un dispositif hors norme
Une salle consacrée à la tenue du procès des attentats de novembre 2015 est en construction dans l’ancien tribunal de Paris
Pour l’institution judiciaire, le défi est immense. Plus de cinq ans après les attentats djihadistes du 13-Novembre, qui ont fait 131 victimes à Paris et Saintdenis, les contours de ce procès historique s’affinent peu à peu. Mardi, le garde des Sceaux, Eric Dupond-moretti, a retrouvé les allées de l’ancien palais de justice de Paris. Une visite de chantier pour dévoiler le dispositif imaginé pour ce procès hors norme, qui doit se tenir à partir du 8 septembre. Jamais une audience n’a cumulé tant de contraintes. Dans un contexte sanitaire incertain et un contexte sécuritaire tendu, comment accueillir pendant des mois les 1 700 parties civiles, les centaines d’avocats, témoins, journalistes ou citoyens souhaitant suivre les débats ? Contrairement au procès des attentats contre Charlie Hebdo et l’hypercacher, qui s’est tenu au tribunal de Paris, porte de Clichy (17e), l’audience se déroulera sur l’île de la Cité (1er). « A défaut de disposer d’un lieu unique (…), il a été décidé de créer une salle d’audience principale et des salles annexes où seront retransmis les débats », précise l’entourage du ministre de la Justice.
Box sécurisé
Cette salle principale de 750 m2, disposée au niveau de l’actuelle salle des pas perdus, pourra accueillir jusqu’à 500 personnes. A l’intérieur, un box sécurisé sera aménagé pour recevoir 12 accusés. Si, dans ce dossier, 20 personnes sont renvoyées devant la cour d’assises spéciale, seules 11 d’entre elles devraient être présentes à l’audience. En complément, 14 autres salles de retransmission pouvant accueillir jusqu’à 2000 personnes seront disponibles et pourront être mobilisables en fonction de l’affluence à l’audience.
Des locaux annexes seront prévus pour les magistrats, la prise en charge des victimes ou accueillir la presse. Soucieux d’éviter de perturber l’activité de la cour d’appel, qui se trouve toujours dans l’enceinte de l’ancien palais de justice, le ministère souhaite qu’une entrée et un accueil soient déployés tout au long du procès dans le hall de Harlay, à l’opposé de l’entrée actuelle du bâtiment. Pour mener à bien le chantier dans son ensemble, le ministère a prévu un budget global de 7,5 millions d’euros. Les travaux doivent se terminer en mai.