Avec Airbus, David Toupé avance serein direction Pékin
David Toupé, champion français de parabadminton, développe avec Airbus un siège d’exception, en amont des olympiades de Tokyo
La tenue des Jeux olympiques et paralympiques cet été à Tokyo est très incertaine. Mais s’ils ont lieu et que David Toupé ramène une médaille du Japon en parabadminton, le champion du monde, d’europe et de France la partagera avec une quarantaine de personnes. Soit tous les bénévoles qui, depuis deux ans, travaillent avec lui pour construire son fauteuil sur mesure, dans le cadre du Protospace, le laboratoire d’innovation d’airbus. « En 2017, j’étais à la recherche de partenaires, explique le Haut-pyrénéen de 43 ans, installé dans le petit village de Gerde, près de Bagnères-de-bigorre. La mission handicap d’airbus a alors décidé de me soutenir. » La porte de l’avionneur européen était entrebâillée. Elle s’est définitivement ouverte quelques mois plus tard. « On m’a mis en contact avec David et avec le centre de ressources, d’expertise et de performance sportive, parce que je travaillais déjà autour du sport et du handicap », raconte Christophe Debard, responsable du Protospace.
Une valeur inestimable
Quand débute la collaboration avec Airbus, le quadragénaire est déjà un cador de cette discipline qu’il a découverte en centre de rééducation, après un grave accident de ski, en 2003. L’ancien espoir du badminton a depuis participé à l’essor de ce sport en France. « C’est en ramenant des médailles qu’on peut développer la pratique au mieux », constate le champion, qui évolue dans la catégorie joueur en fauteuil « sans abdominaux ».
« En dix jours, on a modifié trois fois la morphologie de son dossier », détaille William Bras, ingénieur chez Airbus, et bénévole sur le projet de l’athlète. « Un dossier trop haut d’un centimètre va me bloquer pour aller chercher le volant en fond de court, explique David Toupé. S’il est trop bas d’un centimètre, je ne serai pas assez réactif. Je vais réussir à déterminer une position idéale avec différents réglages. Et, une fois ceux-ci figés, on va pouvoir passer à des pièces en carbone et optimiser le poids du fauteuil. » « Aujourd’hui, avec de l’aluminium et du titane, il pèse autour de 10 kg, reprend William Bras. Quand les bons paramètres seront trouvés, l’objectif sera de fournir un fauteuil tout en carbone, qui sera plus léger, notamment parce qu’il n’y aura plus de vis à régler. »
Alors qu’un fauteuil sportif « ordinaire » coûte aux alentours de 8 000 €, celui-ci est littéralement inestimable, puisque les professionnels de l’avionneur travaillent de manière bénévole sur le projet. Quant aux matériaux, ils proviennent de partenaires du constructeur ou de son lycée professionnel d’entreprise. Si les Jeux de Tokyo ont lieu, David Toupé jouera en solo et en double, avec Thomas Jakobs, Annéciens de 29 ans. Et nul ne doute qu’il aura déjà en tête les Jeux olympiques 2024 de Paris.