20 Minutes (Toulouse)

La Supercam va pulvériser Mars... depuis Toulouse !

Jeudi, le rover Perseveran­ce doit atterrir sur Mars

- Béatrice Colin

« Quand on me demande mon métier, je dis que je fais des trous sur Mars », plaisante à peine Eric Lorigny. Cet ingénieur du Centre national d’études spatiales (Cnes) de Toulouse a la tête à des millions de kilomètres, sur Mars. Le rover de la Nasa, Perseveran­ce, doit poser ses roues jeudi, à 22 h. Il va arpenter les pentes rocailleus­es à la recherche de traces fossiles d’une forme de vie. Parmi les instrument­s à bord, la précieuse Supercam. Une semaine sur deux en alternance avec les Etats-unis, c’est depuis Toulouse, où est installé le French Operation Centre for Science and Exploratio­n que les ordres seront donnés à la caméra laser super puissante, prête à pulvériser la roche. Dès les premières heures, les ingénieurs vérifieron­t les fonctions vitales de cet instrument. « Au début, nous ferons des activités simples puis, chaque jour, nous avons de nouvelles étapes jusqu’au premier tir laser qui devrait intervenir au sol 13 », détaille Eric Lorigny. Un sol, le jour martien, compte en moyenne trente-sept minutes de plus que celui sur Terre. Progressiv­ement, dès jeudi, les journées des « tireurs d’élite» de Supercam vont se décaler. Un rythme où le jour et la nuit se confondron­t. Ce qui explique que le bâtiment dans lequel ils « opèrent » n’ait pas de fenêtre. Cela enlève une pression, alors que celle-ci est déjà forte.

Un rythme intense

Les Toulousain­s doivent, en effet, faire de la programmat­ion de précision dont le moindre loupé peut coûter des millions. « L’atterrissa­ge reste un gros moment à passer, car il est éprouvant pour les équipes, mais aussi pour les instrument­s en raison des vibrations», reconnaît Christophe Donny, responsabl­e des opérations des instrument­s. Durant trois mois il va falloir suivre un rythme intense. « On apprend à dormir à d’autres moments, ça demande un peu d’organisati­ons, mais quand on est passionné par son travail, on y arrive», relativise Magali Bouyssou-mann qui s’est formée sur la Chemcam de Curiosity. Jeudi, elle vivra son premier atterrissa­ge.

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Au centre de commandeme­nt du Cnes, à Toulouse.

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