Une stratégie «zéro Covid» en Europe?
Trois cents morts par jour en moyenne, un interminable couvre-feu, des variants qui progressent… Il n’est pas simple de « vivre avec » le coronavirus, stratégie développée par le gouvernement – et plus généralement en Europe – après la première vague. Aussi, faut-il changer son fusil d’épaule et viser une stratégie «zéro Covid», comme celle adoptée au Vietnam ou en Nouvelle-zélande ? Comme son nom l’indique, il s’agit de viser la disparition totale du virus sur le territoire et de ne jamais le laisser circuler, même à des taux très faibles. Au moindre cas positif détecté, des mesures très fortes sont prises à une échelle territoriale. Sur le papier, la stratégie semble idéale. Mais deux problèmes se posent sur le
Vieux Continent. Premièrement, l’europe, en tant que continent, connaît une circulation beaucoup plus grande sur son territoire qu’un archipel comme la Nouvelle-zélande. De fait, pour Antoine Flahault, épidémiologiste à l’université de Genève, cette stratégie ne peut s’appliquer que si « toute l’europe décide de s’y mettre ».
Autre difficulté, le virus ne circule-t-il pas trop pour espérer le faire chuter autant? Dans le cas de cette stratégie «zéro Covid» en France, Antoine Flahault plaide pour 670 nouveaux cas par jour maximum. Or, pour passer des 18 000 cas quotidiens actuels à 670 cas, il va falloir « prendre des mesures très fortes et serrer la vis plus qu’on ne le fait déjà», note l’épidémiologiste.