20 Minutes (Toulouse)

Sur un terrain inclusif et militant

L’équipe toulousain­e des Footeuses de M… réunit «femmes et personnes trans de tous niveaux»

- Nicolas Stival

Ce samedi matin, les Footeuses de M… ont rendez-vous pour s’entraîner au stade Canto-laouzetto, dans le quartier toulousain de Bellefonta­ine. Dans l’après-midi, elles proposeron­t des animations autour de leur discipline au village féministe de La Grave, organisé par le collectif Toutes en grève. Sport et militantis­me. Voici déclinées en une journée les deux facettes de cette équipe qui se définit comme « un atelier foot bienveilla­nt en non-mixité » pour « femmes et personnes trans de tous niveaux».

«Que personne ne soit écarté»

Anaïs, 32 ans, fait partie des pionnières : « J’ai participé au tout premier entraîneme­nt voici cinq ans, nous étions dix.» Elles sont aujourd’hui « entre 30 et 40 », dont « 15 à 20 par entraîneme­nt », âgées de 18 à presque 50 ans. Elles viennent de différents milieux sociaux et affichent, ou pas, des confession­s diverses. Une majorité n’avait jamais joué en club avant. « Au tout début, avec quelques femmes, on s’est rendu compte qu’on aimait bien le foot, décrit Anaïs. Il n’est jamais trop tard pour commencer, on a trouvé quelqu’un pour nous apprendre. Très vite, il y a eu du monde intéressé.» Longtemps, les Footeuses de M… ont erré de terrain en terrain, dans différents coins de Toulouse : Gironis, Argoulets… «La plupart des clubs nous ont dit qu’ils n’acceptaien­t pas les femmes voilées, reprend Anaïs. Or, nous voulons que personne ne soit écarté de l’équipe tant qu’il y a un partage des valeurs d’inclusivit­é. » Et il y a un peu plus de deux ans, L’AS Toulousemi­rail (ASTM) a ouvert ses installati­ons à l’équipe, devenue une section du club. « Nous avons des créneaux d’entraîneme­nt, de bons équipement­s, c’est parfait », se félicite coach Allison. L’ancienne gardienne de but de 27 ans a tâté de la D2 du côté d’evreux, en Normandie. « J’ai déjà entraîné des débutants garçons et je propose les mêmes exercices : conduite de balle, passes, apprendre à faire les touches, le positionne­ment sur le terrain, le rappel des règles », détaille-t-elle. « Ce que j’apprécie dans le groupe, c’est que lorsqu’elles arrivent sur le terrain, elles oublient leurs différence­s et sont là pour jouer ensemble, partager une passion commune », ajoutet-elle encore.

L’ASTM propose des licences à prix coûtant, autour de 30 €. « Certaines joueuses sont en situation de précarité, alors le reste de l’équipe cotise pour elles », indique Anaïs. Dans un monde idéal, donc sans Covid-19, les Footeuses de M… auraient pour la première fois participé à un championna­t loisirs cette saison en foot à huit. C’est partie remise, pour la rentrée de septembre si tout va mieux.

Anaïs semble partante. Mais elle prévient : « Si jamais il y a un problème ou qu’une personne est écartée d’un match parce qu’elle est transgenre ou voilée, on sera solidaires et on déclarera forfait. »

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L’AS Toulouse-mirail a ouvert ses installati­ons à l’équipe.

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