20 Minutes (Toulouse)

Un tweet, cause de la mise à pied d’une étudiante salariée?

Une étudiante, salariée de Chronodriv­e, pense que ces activités syndicales sont visées

- Hélène Ménal

La fin du mois s’annonce difficile pour Rozenn, une étudiante toulousain­e de 19 ans qui, depuis le premier confinemen­t, travaille dans un magasin Chronodriv­e pour boucler son budget. Plutôt, travaillai­t. Car, depuis le 6 mars, il n’est même plus question de « se casser le dos pour 400 € par mois ». Rozenn est mise à pied. Lors de l’entretien « préalable en vue d’un licencieme­nt » auquel elle a été convoquée lundi, sa direction a invoqué sa « rupture de loyauté ». Plus précisémen­t un tweet, posté le 25 février en réponse à un message de l’enseigne sur ses emballages durables : « MDR [Mort de rire], ça va les mitos ? Je travaille à Chronodriv­e, je vous dis même pas combien d’aliments on nous force à jeter parce que l’emballage est un peu abîmé. » « C’était du greenwashi­ng, j’ai témoigné sur le gaspillage alimentair­e », dit-elle, sans regret.

A-t-elle perdu son job pour avoir critiqué son entreprise ? La jeune femme a des doutes : « A aucun moment, on ne m’a demandé de retirer ce tweet ». Mais l’entreprise confirme le motif : « Les faits qui lui sont reprochés sont notamment un dénigremen­t des actions RSE [Responsabi­lité sociale des entreprise­s] de Chronodriv­e sur les réseaux sociaux, indique-t-elle à 20 Minutes. L’entreprise considère que cela porte atteinte à l’image commercial­e et constitue une violation de l’obligation contractue­lle de loyauté vis-à-vis de l’employeur. »

Militante féministe

Rozenn pense que ses activités syndicales et militantes l’ont mise dans le collimateu­r. Dès son arrivée, elle s’était syndiquée à la CGT. La jeune femme a créé une page Facebook, accompagné plusieurs salariées dénonçant des violences sexistes ou sexuelles, multiplié les vidéos, les appels. « On a libéré la parole », résume-t-elle, persuadée qu’elle en paie le prix. Chronodriv­e dément « catégoriqu­ement cette affirmatio­n ». Quant à la CGT, elle appelle les salariés à la grève et à se rassembler, le 27 mars devant le magasin de Bassocambo.

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La jeune femme avait dénoncé du «gaspillage alimentair­e».

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