20 Minutes (Toulouse)

Baptiste Germain trace sa voie

Débarqué de L’UBB l’été dernier, le jeune demi de mêlée se révèle, après des débuts compliqués, avec le Stade Toulousain

- Nicolas Stival

Un départ houleux de l’union Bordeaux-bègles, puis le Covid-19 et des apparition­s sporadique­s. Les premiers mois de Baptiste Germain au Stade Toulousain ont à peu près été aussi riants que l’atmosphère planétaire depuis un an. Et puis, au coeur de l’hiver, la machine s’est lancée. Depuis février, le jeune demi de mêlée de 20 ans a enquillé quatre rencontres de Top 14.

Auteur d’une entrée culottée et très remarquée lors du succès à La Rochelle (11-14), Germain sera de nouveau sollicité samedi face à Montpellie­r. « C’est un gamin qui est venu glaner une reconnaiss­ance qu’il n’avait pas forcément à Bordeaux, commente Ugo Mola, patron sportif du leadeur du championna­t. On croit en lui. Il mérite de grignoter de plus en plus de temps de jeu. » «Il y a beaucoup de concurrenc­e mais aujourd’hui, c’est moi qui y suis, tant mieux », sourit le Girondin, qui a touché son premier ballon de rugby à Saint-andré-de-cubzac, en marge de la Coupe du monde 2007. Plus spontané que le classique Alexi Balès (30 ans), Germain se tire aussi la bourre avec Théo Idjellidai­ne, son cadet de quatre mois.

« Toujours enrichissa­nt »

Mais quand on porte le numéro neuf chez les Rouge et Noir, on est forcément dans l’ombre d’un certain Antoine Dupont. « Je suis venu à Toulouse en faisant ce pari, car Antoine rejoint souvent l’équipe de France, précise-t-il. C’est toujours enrichissa­nt d’être derrière l’un des meilleurs, voire le meilleur demi de mêlée du monde.» Au Stade, qui dit doublon, comme ce week-end avec France-ecosse, dit pas de Dupont. La voie est donc libre pour les autres demis de mêlée. « On se tire un peu la bourre, reprend Germain. C’est hyper enrichissa­nt pour les jeunes comme Théo et moi. Alexi a l’expérience et un discours très rassurant. Quand on fait une erreur, on a tendance à baisser la tête. Il vient tout le temps nous mettre la main sur l’épaule et nous dire que ce n’est rien, que des erreurs, on en fera plein. Antoine est moins dans la transmissi­on, mais il est encore très jeune [24 ans]. » L’internatio­nal U20 l’est encore plus, ce qui ne l’empêchait pas de s’impatiente­r à L’UBB, où son horizon se limitait au peu emballant Challenge européen. Le 3 avril, c’est la Champions Cup, beaucoup plus excitante, qui reviendra côté stadiste : un délicat huitième de finale chez les Irlandais du Munster. Avec Germain sur le banc, pour épauler l’indispensa­ble Dupont qui fera son retour en club ?

Peut-être, même si Mola fixe un horizon un peu plus lointain. « Baptiste est à l’écoute, il est intelligen­t, mais il a encore beaucoup d’étapes à franchir pour être dans un peu moins d’une paire de saisons quelqu’un qui va beaucoup compter au Stade Toulousain. »

 ??  ?? Baptiste Germain (au centre) contre Agen, le 28 novembre 2020.
Baptiste Germain (au centre) contre Agen, le 28 novembre 2020.

Newspapers in French

Newspapers from France