L’exécutif vote pour
Le Premier ministre, Jean Castex, devrait défendre, ce mardi à l’assemblée, la tenue des régionales et des départementales en juin.
Mais que diable le gouvernement souhaite-t-il faire de ce scrutin ? Depuis plusieurs semaines, la classe politique s’interroge sur le souhait de l’exécutif de maintenir ou non en juin les élections régionales et départementales des 13 et 20 juin, déjà reportées en mars en raison de l’épidémie de Covid-19. Toutefois, selon nos informations, le Premier ministre, Jean Castex, va défendre le maintien des élections, ce mardi à l’assemblée nationale et mercredi au Sénat.
Des élus favorables
Le gouvernement avait surpris vendredi, en demandant aux préfets de solliciter l’avis des 35000 maires de France sur le sort des élections (lire ci-contre). Les élus avaient jusqu’à lundi pour répondre par « oui » ou par « non » à cette question : « Les conditions préconisées par le comité scientifique vous semblent[elles] réunies pour tenir les deux scrutins ? » L’initiative a suscité les critiques de l’opposition et d’associations d’élus, qui ont reproché à l’exécutif de vouloir repousser des élections réputées défavorables pour la majorité.
Mais les résultats communiqués lundi en fin de journée par le ministère de l’intérieur devraient apaiser les débats : 69% des maires (soit 24257) ont participé à cette concertation. Et 56% des élus locaux interrogés (13513) ont voté pour le maintien du scrutin en juin prochain, contre 40% non (9812), tandis que 4% n’ont pas répondu (lire l’encadré).
Le maintien ou non des élections en juin va donc désormais faire l’objet d’un débat suivi d’un vote. Début avril, Jean Castex avait déjà indiqué qu’il privilégiait «à ce stade» le maintien des élections en juin. Mais la consultation auprès des maires et les déclarations du président de l’assemblée nationale, Richard Ferrand, favorable à un report, avaient relancé le doute sur les intentions du gouvernement.
Comme 35 000 de ses collègues, Pierre Hurmic, le maire écologiste de Bordeaux, a été sollicité ce weekend pour donner son avis sur le maintien des élections départementales et régionales. La réponse de l’édile de la capitale girondine est claire : il est favorable à leur tenue, car « le report d’une échéance démocratique ne peut se justifier que par des motifs impérieux », explique-t-il dans un communiqué envoyé lundi.
«Un protocole sanitaire strict»
Pierre Hurmic affirme que «les services municipaux pourront être en mesure de mettre en application un protocole sanitaire strict pour garantir la sécurité sanitaire des opérations électorales ». Il ajoute également qu’il « est à noter que ce type de protocole est moins complexe que celui que les municipalités réussissent à faire vivre chaque jour dans nos écoles ou nos résidences de personnes âgées ». Le maire de Bordeaux fait tout de même une demande au gouvernement : qu’une campagne de vaccination spécifique puisse être proposée à tous les citoyens et agents municipaux qui assureront le fonctionnement des bureaux de vote, s’ils le souhaitent. Un sentiment partagé par le maire de Caen (Calvados), Joël Bruneau (LR). « Il faudrait sécuriser tous les assesseurs en les vaccinant avant la date des élections, explique-t-il, dans des propos cités par Actu.fr. Cela permettrait de résoudre ces problèmes. Et, pour les votants, cela ne serait pas plus dangereux que d’aller au supermarché. »