« Les cinq prochaines années vont être superbes »
La troisième ligne des Bleues Marjorie Mayans est optimiste pour l’avenir
Encore un peu mâchée après l’âpre combat disputé samedi avec le XV de France, Marjorie Mayans a accordé un entretien à 20 Minutes, dimanche. L’infatigable troisième ligne de 30 ans semble avoir déjà digéré la déception du match perdu la veille face aux Anglaises (10-6), en finale du Tournoi des VI Nations.
Quels sentiments dominent, après cette nouvelle défaite face aux Anglaises ?
De la frustration, déjà. On n’a pas réussi à mettre notre jeu en place. Les Anglaises ont su ralentir tous les ballons, tous les rucks. Il nous a aussi manqué un peu de réalisme en début de match. Nous sommes en construction, avec un groupe qui grandit et mûrit ensemble. Il nous manque un peu de cette sérénité et de cette confiance qu’ont les Anglaises.
Depuis vos débuts internationaux, il y a dix ans, le rugby féminin a beaucoup changé...
En termes de qualité, de réservoir de joueuses, il y a eu une évolution extraordinaire en dix ans. C’est normal, le rugby masculin a connu ça aussi à ses débuts. Il y a vraiment une professionnalisation de la pratique, avec des joueuses qui arrivent à 18 ans formées techniquement et physiquement. Les mentalités ont changé, je le vois aussi à Blagnac [son club]. Les filles qui jouent en équipe Elite [première division] ont vraiment le sport comme priorité. Elles s’entraînent tous les jours, contre trois fois par semaine avant. On est dans une dynamique de haut niveau dans laquelle certaines étaient déjà auparavant, mais pas toutes.
Le match Angleterre-france a rassemblé 1,13 million de téléspectateurs sur France 2...
C’est hyper plaisant. Depuis 2014 et la Coupe du monde en France, on a constaté une explosion en matière de médiatisation. On espérait que ce ne soit pas juste un coup d’éclat. Finalement, ça continue. Le rugby féminin évolue, le jeu aussi, et cela va continuer. Les cinq prochaines années vont être superbes, en France comme ailleurs.
Avez-vous senti le regard sur le rugby féminin changer au fil du temps ?
Quand j’ai commencé à 9 ans, en 1999, on me disait : « Tu es une fille et tu fais du rugby ? C’est bizarre. » Maintenant, plus personne n’est étonné, ou presque. Comme tous les sports, le rugby est mixte. Il est temps de dire que n’importe quelle personne, homme ou femme, peut pratiquer le sport dont il ou elle a envie, sans être jugé sur sa virilité, sa féminité ou quoi que ce soit d’autre.