La vaccination à l’astrazeneca passe par la persuasion
La France a reçu une nouvelle livraison, alors que la méfiance pour le vaccin suédo-britannique est durablement ancrée
Gabriel Attal l’a réaffirmé dimanche : le gouvernement entend tenir son calendrier de vaccination. A savoir 20 millions de primovaccinés au 15 mai, 30 millions au 15 juin. Un timing réaliste selon Stanislas Niox-chateau, le patron de Doctolib, partenaire du ministère de la Santé pour la prise de rendez-vous. A condition de lever les craintes sur l’astrazeneca. Alors que seulement 75% des doses du sérum suédobritannique trouvent aujourd’hui preneurs, la France a reçu cette semaine 2 millions de ces flacons. Selon le ministère des Finances et de la Relance, au total, 36 millions de doses sont attendues d’ici au mois de décembre. «Il est certain que, pour écouler ces doses, il va falloir vacciner davantage, reconnaît-on au ministère de la Santé. Donc augmenter l’adhésion à Astrazeneca.» Pour éviter gâchis et nouveaux retards, le gouvernement doit donc trouver des pistes pour renouer la confiance envers ce vaccin.
«Un travail de persuasion»
« La réticence, on la sent depuis un moment dans nos cabinets, confirme Luc Duquesnel, généraliste en Mayenne. Ici, généralistes, pharmaciens et infirmières mettons nos doses en commun et arrivons à vacciner 200 à 300 patients par semaine. Mais c’est énormément de travail de persuasion. » Beaucoup accusent les médias d’avoir trop insisté sur des cas rares de thrombose (caillots sanguins) atypiques. Depuis le 19 mars, l’agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a répertorié 28 cas de thromboses, dont 8 décès, sur 3,6 millions d’injections en France d’astrazeneca. Le risque de mourir de cette affection postvaccination avec le sérum suédobritannique est de 0,0002 %. Alors, le gouvernement doit-il revoir sa copie côté communication? C’est l’une des recommandations publiées lundi par le collectif citoyen sur la vaccination : « Il faut communiquer sur les bénéfices, sur le fait que la protection individuelle va entraîner une protection générale, assure Gilles, membre des 35 citoyens tirés au sort. Et cibler l’intérêt des gens de plus de 50 ans : se retrouver entre amis, voyager… » Un travail au ministère de la Santé est justement en cours pour réaliser une campagne visant les plus de 55 ans.