Yann Tout Court remet l’histoire au goût du jour
Entre humour et contenus sérieux, les vidéos du professeur sont suivis par des milliers de jeunes
Pour ses followers, le berceau de Judas, l’un des instruments de torture de prédilection de l’inquisition, n’a plus de secret. Ils en savent aussi plus sur la Saint-barthélemy ou la surprenante bataille du château d’itter. Depuis plus d’un an, Yann Tout Court distille sur Tiktok des vidéos sur l’histoire, la grande et la petite, la géo, mais aussi sur la méthodologie. Ce professeur dans un lycée de l’agglomération toulousaine a décidé de se lancer sur le réseau social fin 2019 pour relever un défi et montrer à ses élèves « que quand on s’intéresse aux choses on peut les maîtriser ». Depuis son arrivée sur le réseau social, il a conquis plus de 260 000 abonnés et a été rejoint entre-temps par d’autres enseignants. Il a ainsi trouvé un nouveau vecteur pour toucher un public jeune, «en jouant avec les codes du réseau, tout en produisant du contenu rigoureux et utile ». «Je privilégie la rigueur et les sujets, même si ça doit prendre plus d’une minute. Certains me demandent de faire des vidéos sur la Seconde Guerre mondiale, je ne vais pas faire une minute sur ce sujet, ça n’a pas de sens, je privilégie forcément des sujets qui peuvent être synthétisés», assure ce perfectionniste. Et ses contenus ont rapidement accroché un public varié, que ce soit ses «raps d’histoire» ou encore ses astuces méthodologiques, comme la meilleure façon d’annoncer un plan.
«Un outil pédagogique»
S’il ose beaucoup sur les réseaux sociaux – qui ne lui rapportent pas un kopeck -, dès qu’il retrouve les bancs du lycée, Yann Tout Court redevient monsieur Bouvier. «Pour moi la séparation est nette, c’est pour cela que j’utilise ce pseudo-là, affirme-t-il. J’utilise aussi l’humour en classe comme outil pédagogique, ils ne voient pas trop la différence. Je sais qu’ils sont abonnés, qu’ils font des petites allusions, mais c’est un non-sujet.»