20 Minutes

C’est la « jungle » à Paris

Les camps de la capitale voient leur population exploser

- Romain Lescurieux

Les pelleteuse­s sont entrées en action jeudi matin pour raser la « jungle » de Calais. Tous les migrants n’ont pas pris le chemin des centres d’accueil. Certains se sont installés ailleurs, à Paris notamment, créant une situation compliquée dans les camps avenues de Flandre etJaurès et à Stalingrad (19e). « On est passé de 2000 personnes à 3000 personnes en plus, en deux jours, avec la fermeture de Calais », a expliqué à BFMTV Héloïse Mary, membre du bureau d’accueil et d’accompagne­ment des migrants.

Un centre dans le 18e

En septembre, la dernière évacuation du campement de Stalingrad avait permis « la mise à l’abri de 2083 migrants », indiquait alors la ministre du Logement, Emmanuelle Cosse. Mais des migrants étaient très rapidement revenus sur place. Ces nouvelles arrivées de Calais inquiètent donc les associatio­ns sur place. « Les pouvoirs publics parisiens ne sont absolument pas présents, on va au-devant d’énormes difficulté­s », a assuré Héloïse Mary. Le projet humanitair­e de centre d’accueil d’Anne Hidalgo, lui, doit ouvrir prochainem­ent porte de la Chapelle (18e). « Dans une dizaine de jours, une opération de mise à l’abri sera effectuée à Stalingrad. Le centre humanitair­e sera alors ouvert dans la foulée », confie à 20 Minutes une source proche du dossier à la Mairie de Paris. Ce camp comportera 400 lits à l’ouverture avec une capacité qui sera très vite augmentée à 600. De quoi gérer le flux? « La vocation du centre est d’accueillir en priorité les primo-arrivants dans la capitale pour les orienter et les accompagne­r dans leurs démarches », précise cette même source. « Après le démantèlem­ent de la “jungle” de Calais, Stalingrad sera le premier campement de réfugiés en France, avec plus de 1500 personnes présentes », indiquent les élus écologiste­s qui se sont rendus sur place lundi pour exiger des « solutions dignes » pour les réfugiés et les riverains. « Les réfugiés qui vivent là, dans la boue, le froid et l’insécurité, ne peuvent pas attendre. Hébergemen­t, ouverture des droits et demandes d’asile sont nécessaire­s dès maintenant, mais aussi pour éviter la saturation du centre d’accueil. Pour cela, une seule solution : mettre à dispositio­n des bâtiments temporaire­ment vides de la Ville, de la région et de l’Etat », détaille Anne Souyris, coprésiden­te du groupe écologiste de Paris.

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Le camp de Stalingrad compte 1500 perosnnes.

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