Vive le maisonboulot-dodo
La Ville de Paris expérimente depuis juin le télétravail auprès de 150 de ses agents
Métro-boulot-dodo. Le triptyque a du plomb dans l’aile, à mesure notamment que se développe le télétravail. Selon une enquête Ipsos publiée jeudi pour Revolution@work*, 21 % des Franciliens ont déjà opté pour cette organisation du travail. Ce pourcentage devrait augmenter. Un décret paru en février précise enfin les modalités de sa mise en oeuvre dans la fonction publique et la magistrature. La Ville de Paris a sauté sur l’opportunité.
Une productivité stable
Depuis juin, elle expérimente le télétravail auprès de 150 de ses 52000 agents à qui elle permet, une fois par semaine, de travailler de chez eux. Et, selon Emmanuel Grégoire, adjoint d’Anne Hidalgo chargé des ressources humaines, les premiers retours d’expérience seraient positifs. Principalement parce qu’elle évite parfois jusqu’à trois heures de transport à ceux qui habitent loin et qu’elle leur donne plus d’autonomie. Et, depuis juin, la Ville assure ne pas avoir noté une baisse de productivité de leur part. Quid des effets négatifs? « On mesure mal si le télétravail altère ou non la relation symbolique avec ses collègues de travail », concède l’élu. Karine Babule, chargée de mission à l’Anact (Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail), voit, elle, d’autres possibles effets pervers, « comme l’incapacité à dissocier temps professionnel et temps à soi. » Président du directoire d’Hopscotch qui impulse le programme Revolution@ Work, Frédéric Bedin, lui, ne veut pas mettre le télétravail sur un piédestal, parce qu’il y a « d’autres solutions à inventer ». Ce sera l’objet des deux journées de tables rondes, les 8 et 9 décembre, à La Défense.
* Programme lancé en octobre auprès de 300 entreprises pour « inventer le travail de demain ».